NOËL À LA POUPONNIÈRE
Pour des mamans de prématurés
› PAGES 2 ET 3 La maman du petit Olivier Lacelle, né à 28 semaines de grossesse, passera le 25 décembre au CHUL cette année.
Le temps des Fêtes sera beaucoup moins festif cette année pour des parents qui ne s’attendaient pas à célébrer entre les murs de l’unité néonatale du centre hospitalier de l’université Laval, au chevet de leur poupon né prématurément.
« Le temps des Fêtes, c’est joyeux, c’est familial, c’est une réunion, mais cette année ce ne sera pas le cas. Ce sera une journée comme les autres », mentionne Marie-claude Lacelle, maman de 30 ans qui a mis au monde son petit Olivier à 28 semaines, le 28 octobre dernier. À sa naissance, Olivier ne pesait que 1390 grammes, un poids plume qui nécessite plusieurs semaines d’hospitalisation et de suivi médical serré. « J’ai décidé que je ne fêtais pas Noël en décembre, je serais trop émotive. Ma famille et moi on va plutôt fêter en janvier », poursuit-elle.
La cigogne est aussi passée beaucoup plus tôt que prévu pour Cynthia Cantin Bilodeau, âgée de 28 ans, qui a accouché de Tamira-lee Ouellet à 25 semaines de grossesse, le 20 septembre dernier, alors qu’elle ne pesait que 730 grammes. « Et ça, c’était avec tous ses appareils sur elle », précise la maman, qui n’a pas non plus le coeur à la fête cette année. « Habituellement je décore tôt, j’adore Noël, mais cette année, c’est autre chose. Je sais que je devrai me forcer pour mon autre fille, mais ce n’est pas évident », indique celle pour qui il a été difficile de ne pas pouvoir prendre son enfant dans les jours qui ont suivi sa naissance.
« PARTIR LES MAINS VIDES »
« Au début, je ne pouvais pas la flatter ni la toucher parce que sa peau n’était pas encore tout à fait formée. J’avais peur qu’elle ne me reconnaisse pas ou qu’elle ne sache pas que j’étais sa maman, j’ai trouvé ça très difficile », raconte-t-elle avec émotion.
D’une même voix, elles affirment que la plus dure épreuve c’est de quitter l’hôpital chaque soir, les « mains vides ». « Au début, je pleurais chaque soir, surtout quand je voyais des parents partir avec leur bébé. Partir le ventre vide et les mains vides, ce n’est pas dans l’ordre des choses », mentionne Mme Lacelle, qui compare son expérience à des « montagnes russes d’émotions ». « Malgré tout, on s’adapte à tout. C’est certain que ce fut une grosse période de deuil, ce n’était pas ça que j’avais imaginé, mais la vie continue et il se porte bien », poursuit-elle.
Heureusement, Tamara-lee et Olivier prennent du mieux et du poids, tranquillement. Ils devraient être en mesure de rentrer à la maison, lorsqu’ils auront atteint un poids minimum de 5,5 livres, ce qui devrait correspondre à la date qui était prévue au départ pour leur arrivée, soit respectivement les 3 et 19 janvier 2018.