Gilles Kègle brave la tempête
« Mis de côté » par sa propre famille il y a 40 ans, c’est auprès de ses bénéficiaires les plus démunis que Gilles Kègle passera Noël.
« La journée de Noël est spéciale. Il y a des cadeaux pour tout le monde. Ça veut dire une quarantaine de personnes que je vais visiter le matin du 25 », indique l’homme de 75 ans.
Encore cette année, c’est loin de sa famille qu’il passera le temps des Fêtes. Son dévouement envers les plus démunis a irrité ses proches, selon lui, et les aurait amenés à s’éloigner.
« Ma famille a pensé que j’étais troublé et ils m’ont mis de côté. Ça fait 40 ans », précise-t-il.
Il en profitera donc une fois de plus pour faire ce qu’il préfère, soit donner de son temps à ses bénéficiaires.
« Ceux que j’irai voir à Noël, ce sont les personnes les plus démunies, seules, abandonnées... Des gens qui ne veulent même pas ouvrir la télévision ou la radio pour entendre la musique de Noël. Ça les écoeure, ça les rend tristes et nostalgiques », explique M. Kègle.
ABNÉGATION
C’est après avoir passé six ans dans un monastère que Gilles Kègle a décidé de se consacrer entièrement aux personnes dans le besoin. Il a pris cette décision après qu’on eut refusé qu’il prenne part à une mission humanitaire à l’étranger, à cause de son état de santé.
« Je me suis dit que j’allais plutôt devenir missionnaire chez moi, dans mon pays », explique-t-il.
Cette année marque d’ailleurs sa cinquantième année d’implication. Au cours de cette période, il a accompagné des centaines de personnes dans leurs derniers instants.
« Plus on donne, plus on s’attache. Mais on peut se détacher très vite aussi quand ils meurent, parce qu’il y en a d’autres qui nous attendent », philosophe le septuagénaire.