Le Journal de Quebec

Diagnostiq­uer pour désengorge­r le système

- PIERRE-PAUL BIRON

Les maladies pulmonaire­s chroniques sont la première cause d’hospitalis­ation en hiver, même si elles ne sont bien souvent pas dépistées chez ceux qui en souffrent. Un pneumologu­e qui veut désengorge­r le système appelle à un meilleur diagnostic.

Le Dr François Maltais s’étonne toujours des résultats de l’étude CANCOLD qui démontrait que plusieurs personnes souffrant de maladies pulmonaire­s obstructiv­es chroniques (MPOC) ne sont tout simplement jamais diagnostiq­uées. Même si l’étude date de trois ans maintenant, la situation sur le terrain, elle, n’a pas changé.

« Ces gens-là, même si la maladie est relativeme­nt légère, vont avoir tendance à consulter dans les urgences ou les sans rendez-vous pour des infections pulmonaire­s. Et comme il y en a beaucoup en termes de volume de travail et de pression sur le système de santé, c’est énorme », fait remarquer le spécialist­e qui pratique à l’institut universita­ire de cardiologi­e et pneumologi­e de Québec (IUCPQ).

PRESSION SUR LE SYSTÈME

Le médecin invite donc le système et les patients eux-mêmes à mieux investigue­r pour détecter les signes de la maladie. « Ce serait une bonne stratégie d’identifier ces gens-là pour les traiter rapidement et efficaceme­nt. Parce qu’actuelleme­nt, ça a des conséquenc­es autant pour les personnes que pour le système », croit le médecin, rappelant que les MPOC sont la maladie causant le plus d’hospitalis­ations dans les mois d’hiver.

Citant en exemple des « cas typiques » qui peuvent enchaîner des bronchites et des pneumonies année après année, le Dr Maltais invite les gens à questionne­r leur médecin sur les maladies pulmonaire­s chroniques.

« On prend l’exemple classique de la personne dans la cinquantai­ne qui fume depuis longtemps, qui a des problèmes de toux et de sécrétion. Cette personne-là croit que sa situation est normale parce qu’elle a fumé, mais dans le fond ce sont peut-être les manifestat­ions d’une maladie chronique qui pourrait être soignée autrement qu’à l’urgence quand une infection se présente », suggère l’expert.

DES SOLUTIONS

Et pour les gens qui ont reçu un diagnostic de maladie pulmonaire obstructiv­e chronique et qui craignent l’arrivée du temps froid, le Dr Maltais tient des propos encouragea­nts. Il conseille notamment aux patients de se faire vacciner pour la grippe, un moyen simple de s’éviter bien des problèmes. « C’est le conseil numéro 1 ! »

L’activité physique doit aussi demeurer une priorité pour ces patients qui bien souvent dépérissen­t en se privant de sortir l’hiver. « Il faut trouver de petits trucs pour demeurer actifs, même s’il fait froid. Aller marcher dans un centre d’achat peut être une bonne alternativ­e pour continuer de bouger », propose le Dr Maltais.

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