Diagnostiquer pour désengorger le système
Les maladies pulmonaires chroniques sont la première cause d’hospitalisation en hiver, même si elles ne sont bien souvent pas dépistées chez ceux qui en souffrent. Un pneumologue qui veut désengorger le système appelle à un meilleur diagnostic.
Le Dr François Maltais s’étonne toujours des résultats de l’étude CANCOLD qui démontrait que plusieurs personnes souffrant de maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC) ne sont tout simplement jamais diagnostiquées. Même si l’étude date de trois ans maintenant, la situation sur le terrain, elle, n’a pas changé.
« Ces gens-là, même si la maladie est relativement légère, vont avoir tendance à consulter dans les urgences ou les sans rendez-vous pour des infections pulmonaires. Et comme il y en a beaucoup en termes de volume de travail et de pression sur le système de santé, c’est énorme », fait remarquer le spécialiste qui pratique à l’institut universitaire de cardiologie et pneumologie de Québec (IUCPQ).
PRESSION SUR LE SYSTÈME
Le médecin invite donc le système et les patients eux-mêmes à mieux investiguer pour détecter les signes de la maladie. « Ce serait une bonne stratégie d’identifier ces gens-là pour les traiter rapidement et efficacement. Parce qu’actuellement, ça a des conséquences autant pour les personnes que pour le système », croit le médecin, rappelant que les MPOC sont la maladie causant le plus d’hospitalisations dans les mois d’hiver.
Citant en exemple des « cas typiques » qui peuvent enchaîner des bronchites et des pneumonies année après année, le Dr Maltais invite les gens à questionner leur médecin sur les maladies pulmonaires chroniques.
« On prend l’exemple classique de la personne dans la cinquantaine qui fume depuis longtemps, qui a des problèmes de toux et de sécrétion. Cette personne-là croit que sa situation est normale parce qu’elle a fumé, mais dans le fond ce sont peut-être les manifestations d’une maladie chronique qui pourrait être soignée autrement qu’à l’urgence quand une infection se présente », suggère l’expert.
DES SOLUTIONS
Et pour les gens qui ont reçu un diagnostic de maladie pulmonaire obstructive chronique et qui craignent l’arrivée du temps froid, le Dr Maltais tient des propos encourageants. Il conseille notamment aux patients de se faire vacciner pour la grippe, un moyen simple de s’éviter bien des problèmes. « C’est le conseil numéro 1 ! »
L’activité physique doit aussi demeurer une priorité pour ces patients qui bien souvent dépérissent en se privant de sortir l’hiver. « Il faut trouver de petits trucs pour demeurer actifs, même s’il fait froid. Aller marcher dans un centre d’achat peut être une bonne alternative pour continuer de bouger », propose le Dr Maltais.