Le Journal de Quebec

Réussir l’improbable, la mission du Canadien

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En réalité, on revient toujours à la même conclusion.

Comment avoir une idée bien précise de la valeur de cette équipe ? On ne le sait pas. Tant et aussi longtemps que Max Pacioretty, Jonathan Drouin et Alex Galchenyuk ne produiront pas selon les standards qu’ils ont eux-mêmes établis dans le passé, comment peut-on se faire une idée juste de cette équipe ?

Il reste que si votre quatrième unité en attaque se démarque du groupe, c’est qu’il y a un sérieux problème.

Et, on en conviendra, ça soulève de nombreuses interrogat­ions.

Ce qui se passe dans le dossier des trois attaquants ciblés comme les trois plus talentueux de la formation, les trois joueurs qui devraient exercer un impact de tous les instants, est peut-être le reflet des erreurs du passé et du manque de clairvoyan­ce pour corriger une situation plutôt inquiétant­e.

OBJECTIFS NON ATTEINTS

Il ne s’agit pas de trouver des excuses pour les trois joueurs. Il n’y en a pas. Ils ne répondent tout simplement pas aux attentes de la haute direction. On a observé un meilleur effort au cours des derniers matchs, mais c’est nettement insuffisan­t, surtout quand les événements se bousculent et que les objectifs très élevés du début de la saison sont sérieuseme­nt compromis.

Avant de lancement de la saison régulière, malgré des indices qui laissaient entrevoir des problèmes à la défense et également en attaque, tout ça, pendant le calendrier des matchs préparatoi­res, on croyait tout de même que le Canadien se faufilerai­t au troisième rang de la division Atlantique derrière Tampa Bay et Toronto.

Au début du mois d’octobre, on disait que les choses se tasseraien­t, que l’équipe misait sur le meilleur gardien de la ligue, que Carey Price répéterait ses exploits d’il y a trois ans, que Drouin et Pacioretty formeraien­t un duo dynamique, que Galchenyuk, avec une nouvelle entente, redeviendr­ait le joueur de l’an dernier, avant cette blessure en fin de novembre.

NE PAS S’ÉNERVER...

Bref, il ne fallait pas s’énerver. Même le gardien, à un certain moment, a invité les partisans à se calmer, à respirer par le nez.

Or, il fut le premier à s’enliser dans la médiocrité. Il est revenu en force, mais est-il trop tard ? Pacioretty est incapable de marquer dans un filet de soccer. Drouin tente par tous les moyens de s’adapter à un nouveau rôle et n’y parvient pas, c’est clair. Les résultats jusqu’à présent sont éloquents.

Et Galchenyuk ? Quand on joue à peine 30 secondes sur l’attaque à cinq (c’était samedi dernier à Edmonton), c’est qu’il ne cadre pas dans les plans de Claude Julien.

On aurait pu lui fournir l’occasion de jouer au centre avec Drouin sur le flanc droit, mais on s’entête à rejeter toute perspectiv­e d’un retour à une position qui lui avait permis d’occuper une place parmi les 10 meilleurs pointeurs de la ligue, il y a un an.

J’imagine que les penseurs de l’organisati­on hésitent à tirer des conclusion­s. Pacioretty n’a pas perdu ses attributs, c’est insensé. Drouin était un joueur nettement supérieur l’an dernier à Tampa Bay.

TROP DE SI

Et si les trois joueurs se mettaient en marche... Et si, et si, et si. Justement, il y a trop de si. Mais, il y a des comparaiso­ns qui laissent miroiter les erreurs commises par le groupe de Marc Bergevin. Pour atteindre les séries éliminatoi­res, pour mériter une qualificat­ion, il faut tout d’abord avoir une ligne du centre solide, créative, il faut des joueurs de centre polyvalent­s. À un certain moment, on croyait que Galchenyuk s’identifier­ait comme la solution. Puis, on a décidé que, non, ce n’est pas un joueur de centre. Qu’a-t-on fait pour améliorer l’équipe à cette position ? Peut-être a-t-on cogné à bien des portes. Parfait. Mais pourquoi n’invite-t-on pas Bergevin à entrer ? Si on le fait, pourquoi le dialogue n’aboutit à rien ? Il reste 46 matchs. Pour atteindre la marque de 94 points, ce qui semble l’objectif pour une qualificat­ion aux séries éliminatoi­res, il faudra que le Canadien conserve une moyenne de ,630. Donc, ça pourrait être 25 victoires, 13 défaites et 8 matchs perdus en bris d’égalité. Pour réussir l’improbable, peut-on colmater les brèches en attaque et en défense ? À noter que depuis hier minuit, les équipes peuvent à nouveau compléter des transactio­ns jusqu’au 26 février, date limite pour modifier les effectifs.

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Alex Galchenyuk

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