Scission au sein de La Meute après le départ de trois administrateurs
SYLVAIN BROUILLETTE Ex-administrateur
Le groupe identitaire de droite La Meute a perdu au cours des derniers jours trois de ses administrateurs, dont le porte-parole et figure de proue du mouvement Sylvain Brouillette. Des luttes intestines sont à l’origine de cette scission, qui laisse le mouvement dans l’incertitude.
Sylvain « Maikan » Brouillette a confirmé au Journal hier sa décision de quitter La Meute, un choix fait « dans l’intérêt du groupe », selon lui. « J’ai la conviction que tant et aussi longtemps que je serai dans le groupe, il va tout faire pour le détruire », confie-t-il à propos d’éric Proulx, l’un des quatre autres dirigeants du groupe.
Ce dernier aurait pris le contrôle absolu des pages de La Meute sur les réseaux sociaux, selon M. Brouillette, supprimant du même coup l’accès des autres responsables aux différents groupes.
« On était cinq dirigeants au conseil et, le 24 décembre, je ne sais pas ce qui lui a pris, mais il a décidé qu’il me prenait en grippe. Il a pris le contrôle et nous a tous sortis », explique l’ex-dirigeant, sans pouvoir détailler les raisons de cette décision qui ressemble, selon lui, à « une guerre de pouvoir ».
En agissant ainsi, Éric Proulx a pris les membres de La Meute « en otage », dénonce Sylvain Brouillette.
De son côté, Éric Proulx affirme avoir claqué la porte avant les deux autres, à la suite d’un conflit, le 25 décembre. Il réfute les accusations de Sylvain Brouillette et affirme aujourd’hui avoir quitté toutes les pages de La Meute par lui-même, laissant la gestion aux autres.
« C’est facile d’accuser les gens pour se sauver de ses propres responsabilités, clame M. Proulx. Ils ont même voté l’adhésion d’un nouveau membre pour me remplacer et, deux heures après, j’apprends qu’ils démissionnent. Je ne comprends pas », raconte l’ex-dirigeant.
Affirmant vouloir « retrouver son ancienne vie », Éric Proulx se distancie de La Meute. « Moins j’en sais, mieux ce sera, je crois. »
SURVIE DU MOUVEMENT
Avec trois dirigeants en moins, La Meute est-elle donc en danger? Encore là, les versions des anciens, Éric Proulx et Sylvain Brouillette, divergent.
Pour le premier, l’épisode actuel sonne le glas de l’organisation controversée. « D’après moi, c’est terminé. L’affaire de Patrick Beaudry en septembre avait déjà fait mal, mais là c’est terminé », croit M. Proulx.
De son côté, Sylvain Brouillette demeure plus optimiste, même s’il balaie la possibilité d’un retour au sein de La Meute. « Il n’y a personne d’irremplaçable dans un mouvement citoyen. Il y a toujours quelqu’un pour prendre la relève, et les deux derniers arrivés au conseil, Jacques Gagné et Myriam Voyer, sont des personnes de valeur en qui j’ai pleine confiance », insiste M. Brouillette, qui croit à la survie du mouvement.