Le Journal de Quebec

La difficile année d’un vrai battant

Pier-olivier Provencher a eu une opération au coeur et une grosse chirurgie au cerveau

- Pierre-paul Biron Pierrepaul­biron

Après une année 2017 pénible en tout point, Pier-olivier Provencher ne souhaite que la santé pour l’année à venir. Après une opération au coeur qui a bien failli lui coûter la vie et une chirurgie importante au cerveau, l’adolescent se dit impatient de passer à autre chose.

Quand on lui demande comment il décrirait la dernière année, le courageux jeune homme atteint du syndrome de Noonan est sans équivoque : « Elle était quelque chose ! J’espère juste que 2018 va être meilleure », lance-t-il en échappant un éclat de rire bien senti.

Ce rire attachant, ses proches ont bien cru ne plus jamais l’entendre le 1er juin dernier, quand les médecins ont annoncé que l’opération que « leur P-O » subissait s’était mal passée. La chirurgie, sa quatrième au coeur, a été remplie de complicati­ons qui ont bien failli tuer l’adolescent.

« Quelques jours après que je me suis réveillé, mon chirurgien est venu me voir et m’a dit qu’il était content parce qu’il n’y avait qu’un seul petit pour cent de chance de pouvoir me reparler tellement ça avait été compliqué », relate Pier-olivier, bien conscient qu’il est un miraculé. « Il faut croire que je n’étais pas prêt à partir. »

ENCORE ET ENCORE

Après un mois et demi aux soins intensifs, Pier-olivier a été transféré à l’institut de réadaptati­on en déficience physique de Québec (IRDPQ) pour des séances intensives de physiothér­apie en raison de complicati­ons à un pied. Une période qui a marqué l’adolescent.

« Les jeunes là-bas étaient lourdement handicapés. Donc je n’avais personne à qui parler. Disons que c’était difficile d’y retourner après des sorties de week-end », admet Pier-olivier, qui a passé 44 jours à l’institut.

Et comme si ce n’était pas assez, quelques semaines après sa sortie, on lui annonçait qu’une autre chirurgie, cette fois-ci au cerveau, était nécessaire. « Mais je n’ai même pas guéri de la dernière », a-t-il laissé tomber, démoli, devant son médecin.

« Je me demandais comment j’allais faire. C’est comme si j’avais un pack-sack plein sur le dos. Quand j’arrivais au sommet, on me disait que j’avais une deuxième montagne à escalader », évoque le jeune battant à propos de cette chirurgie qui s’est déroulée le 5 décembre dernier.

En raison d’un syndrome de Chiari, une malformati­on au niveau du cervelet, les médecins ont dû installer une prothèse permettant d’agrandir la région touchée.

TOURNÉ VERS L’AVENIR

Maintenant de retour à la maison, Pier-olivier prend du mieux tranquille­ment. Il est heureux de pouvoir passer le temps des Fêtes avec les siens et surtout loin des hôpitaux. Il souhaite que ça se poursuive ainsi en 2018.

« Il ne faut surtout pas qu’on trouve une autre patente qui va nous ralentir », lance avec aplomb le jeune homme qui est bien décidé à regarder devant. Après avoir retrouvé la force dans son pied et être venu à bout des douleurs neuropathi­ques qui l’affligent, il entend recommence­r l’école pour terminer son secondaire 4. Encore là, la déterminat­ion se voit dans ses yeux.

« J’ai été chanceux, je le sais. Mais ça prenait aussi une volonté de fou pour m’accrocher aussi longtemps pour être encore là. Maintenant, je veux guérir le plus vite possible. »

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