Le Journal de Quebec

Une industrie en zone de turbulence­s

Près de 500 000 personnes travaillen­t dans le secteur agroalimen­taire pour des retombées de 35 milliards $

- DIANE TREMBLAY

La turbulence des accords commerciau­x a marqué l’actualité agricole au Québec au cours de la dernière année. Les positions de Donald Trump ont plus d’une fois provoqué des secousses qui ont emballé les sismograph­es.

Selon le professeur Daniel-mercier Gouin, professeur en agroéconom­ie à l’université Laval, il est difficile de passer à côté de ces enjeux colossaux. Le système de gestion de l’offre a été attaqué de tous bords, malgré une ferme volonté des négociateu­rs canadiens de ne pas céder sur cet enjeu.

« Chaque fois que l’on négocie un accord de commerce, tous les pays ont des intérêts défensifs et offensifs. Le Canada en agricultur­e est offensif sur tout, sauf pour les produits sous gestion de l’offre. D’un accord de commerce à l’autre, dans le jeu de la négociatio­n ils finissent toujours par en laisser aller un petit morceau », a souligné M. Gouin.

Dans le cas de l’accord de libre-échange avec l’europe, c’est 17 700 tonnes de fromage qui ont été concédées, et la pression continue de s’exercer sur le marché. « La négociatio­n du Partenaria­t transpacif­ique est repartie sans les Américains et les Néo-zélandais, et les Australien­s ont un intérêt vis-à-vis notre marché laitier. »

L’EFFICACITÉ, LE NERF DE LA GUERRE

Dans la rétrospect­ive de fin d’année, M. Gouin souligne la tenue du Sommet sur l’alimentati­on qui a été mené à terme après une série de rencontres préparatoi­res.

« Il y a des engagement­s qui ont été définis, mais il en manque un à mon avis qui est lié au développem­ent des capacités de gestion aussi bien des producteur­s agricoles que des dirigeants de PME en agroalimen­taire. »

« Dans un monde de plus en plus complexe, pour certains tout à fait ouvert sur le marché internatio­nal, le nerf de la guerre c’est l’efficacité, et cela passe par les capacités de gestion. »

Entre une bouchée de dinde et une tranche de bûche à l’érable, il serait bon de se rappeler que l’industrie agroalimen­taire représente le plus grand secteur économique du Québec en matière d’emplois.

En effet, près de 500 000 personnes y travaillen­t, ce qui représente près de 10 % de l’emploi total au Québec, en plus de retombées de près de 35 milliards $. À eux seuls, les producteur­s de lait du Québec ont investi près de 500 M$ l’an dernier pour agrandir et moderniser leurs installati­ons pour faire face à l’augmentati­on de la demande qui s’est élevée à 20 % en deux ans, au Canada.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARIE-ÈVE DUMONT L’agricultur­e est l’une des 25 tables de négociatio­ns de L’ALENA qui se déplaceron­t à Montréal fin janvier pour la 6e ronde.

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