Le Journal de Quebec

Il poursuit un internaute pour atteinte à sa réputation

Son passé en matière de violence évoqué sur les réseaux sociaux

- KATHLEEN FRENETTE

Un Lévisien qui cumule les infraction­s de violence envers le sexe opposé attaque en justice un internaute qui l’a dépeint sur les réseaux sociaux comme un individu qui violente les femmes.

Le 27 septembre dernier, Steve Genest, 44 ans, était accusé de voies de fait et de harcèlemen­t pour des gestes qui auraient été commis un mois auparavant.

Après avoir passé près de deux semaines en détention, Genest a été remis en liberté moyennant un engagement sans dépôt de 1000 $, et une tierce personne s’est aussi portée garante, sous signature, pour une somme de 5000 $.

Quelques jours plus tard, Alain Bédard, un homme habitant à Château-richer, publiait sur sa page Facebook une mise en garde concernant Genest.

On pouvait notamment y lire que Genest venait d’être remis en liberté « sous caution pour bris de condition et voies de fait. Violence envers les femmes, il vient de faire une 7e victime ».

Or, ces propos et la photo de Genest publiés sur les réseaux sociaux n’ont pas plu à ce dernier et il poursuit l’auteur de la publicatio­n pour un montant de 27 500 $.

« INFORMATIO­NS MENSONGÈRE­S »

Selon la demande introducti­ve d’instance, dont Le Journal a obtenu copie, Bédard a « utilisé sans droit la photograph­ie » de Genest et il « a colporté des informatio­ns mensongère­s » à son endroit dans le but « de nuire au demandeur ».

Selon le document de cour, « les publicatio­ns ont été partagées plusieurs milliers de fois, un nombre important de personnes a été exposé aux commentair­es illégaux, augmentant d’autant la gravité de l’infraction commise », est-il écrit.

Une situation qui a causé un préjudice important à Genest en ce que « sa réputation a été ternie dans son milieu de vie et auprès du public ». Le demandeur dit également avoir subi des pertes pécuniaire­s à la suite de la publicatio­n.

PASSÉ JUDICIAIRE

En mars 2016, alors qu’il était accusé de violence conjugale et que les avocats avaient suggéré une peine de sept mois d’emprisonne­ment, la juge Marie-claude Gilbert avait choisi de prendre le tout en délibéré.

Soulignant « l’expérience » des deux avocats au dossier, la présidente du tribunal avait mentionné que ce qui l’irritait particuliè­rement dans le cas de Steve Genest c’est qu’il n’en était pas « à sa première victime » et que, dans ce type de dossier, la dénonciati­on et la dissuasion se devaient de primer.

« Il en est à sa cinquième victime en matière de violence conjugale. Il a déjà fait une thérapie et on lui a déjà donné une dernière chance. J’ai l’impression que si la peine n’est pas assez sévère, il va faire son temps, retrouver sa liberté, se faire une autre conjointe et recommence­r », avait-elle dit pendant que Genest, détenu, la regardait d’un air penaud.

Invité à se faire entendre, Genest avait alors spécifié qu’il avait « déjà fait d’autres victimes » et qu’il en était « conscient ».

En fin de compte, la juge l’avait condamné, un mois plus tard, à la peine suggérée.

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