Une recette de grandsmères pour économiser
Comme bien des Québécois, Mylène a utilisé sa carte de crédit pour payer les dépenses des vacances d’été puis celles de la rentrée scolaire. Mais quand la facture arrive, elle peine à faire face au paiement de cette dette qui déséquilibre ses finances.
Mylène aimerait avoir des conseils afin d’établir un budget qui lui permette d’éviter de vivre des périodes stressantes sur le plan financier. « De plus, les frais d’intérêt des cartes de crédit alourdissent la facture, car elle n’a pas la marge de manoeuvre nécessaire pour payer davantage que les montants minimums. Sur le montant de 2000 $ qu’elle a dépensé, cela finit par faire une coquette somme… », souligne Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité, président de Jean Fortin et Associés. Comment sortir de ce cercle vicieux ?
UNE MÉTHODE ÉPROUVÉE
Autrefois, nos grands-mères utilisaient un bon vieux truc pour mieux gérer leur budget. Ainsi, lorsque la paye arrivait, elles divisaient cette somme d’argent entre différentes enveloppes : une pour le loyer, l’électricité et le chauffage, l’autre pour la nourriture, une autre pour l’habillement, etc. « Lorsqu’on devait aller faire l’épicerie, par exemple, on prenait l’argent dans l’enveloppe dédiée à cette fin et on faisait en sorte que la facture ne dépasse pas le montant qui s’y trouvait. En appliquant cette méthode, on ne courait donc pas le risque de dépenser davantage », indique Pierre Fortin.
Aujourd’hui, l’accès facile à de l’argent que l’on ne possède pas vraiment a changé la donne. Les cartes de crédit, en particulier, nous incitent à aller bien au-delà de nos réelles possibilités financières. En revanche, le système des enveloppes permet de se reconnecter avec la valeur réelle de l’argent et de se souvenir qu’il ne pousse pas dans les arbres ! Quand l’enveloppe est vide, on cesse de dépenser, tout simplement. S’il en reste, on peut soit le transférer dans l’enveloppe du mois prochain, ou le mettre de côté dans un compte d’épargne.
TRANSFERTS AUTOMATIQUES
Dans le cas de Mylène, il est évidemment trop tard pour mettre de l’argent dans des enveloppes. Elle peut toutefois se préparer pour l’année prochaine. Pierre Fortin a évalué à 3150 $ le montant dont elle aura besoin pour faire face aux dépenses supplémentaires occasionnées par les vacances d’été, la rentrée scolaire et Noël. Cela signifie que, sur 12 mois, elle devra mettre 120 $ de côté à chacune de ses 26 périodes de paye.
« Évidemment, on peut recourir à un système un peu plus sophistiqué que les enveloppes ! Par exemple, ouvrir un compte épargne et y programmer des transferts de fonds automatiques à chaque paye. C’est un excellent système pour économiser pour de grosses dépenses prévisibles, comme l’achat de pneus, un congé parental, le remplacement de meubles ou d’électroménagers, etc. », conseille M. Fortin.