Le Journal de Quebec

Lutter contre les paradis fiscaux autrement

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PARIS | (AFP) La France ferme demain ses guichets permettant aux évadés fiscaux de se manifester spontanéme­nt afin de régularise­r leur situation, après avoir récupéré 8 milliards d’euros environ (12 G$) depuis 2013.

La fermeture du Service de traitement des déclaratio­ns rectificat­ives (STDR), dit « cellule de dégrisemen­t fiscal », avait été annoncée mi-septembre par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui avait jugé qu’il fallait « plus de fermeté et d’efficacité » face aux fraudeurs fiscaux.

« Nous avons mis un terme à la cellule de dégrisemen­t parce que, à un moment donné, il faut aussi qu’il y ait des sanctions, y compris pour la fraude fiscale », a déclaré hier le secrétaire d’état aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, au micro de France Inter.

« À un moment donné, vous ouvrez une porte, mais il faut que ce soit limité dans le temps. Nous avons fermé cette porte et maintenant tous les moyens dégagés par nos réformes [...] sont mis sur la recherche d’infraction­s fiscales », a-t-il ajouté.

CONTRIBUAB­LES « PASSIFS »

À partir du 1er janvier, la France s’appuiera sur l’échange automatiqu­e d’informatio­ns bancaires, qui devrait permettre de détecter les fraudeurs : depuis début 2017, 50 États, dont tous les pays de L’UE, ont commencé à s’échanger automatiqu­ement des informatio­ns relatives aux comptes bancaires. En 2018, ils seront plus de 90.

Créé par circulaire en 2013, le service permettait aux détenteurs d’un compte caché de se manifester spontanéme­nt auprès de l’administra­tion fiscale. Le régime de majoration et pénalités de droit commun était appliqué, mais avec un aménagemen­t à la baisse pour les contribuab­les considérés comme « passifs », car ayant hérité d’avoirs auxquels ils n’avaient pas touché. Ils échappaien­t à la menace d’une procédure pénale.

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