Plus de boulot avec les agressions sexuelles
Atteignant un sommet sans précédent en 2017, le nombre d’agressions sexuelles déclarées a donné plus de travail aux enquêteurs montréalais que les meurtres.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a jamais eu autant de plaintes d’agression sexuelle que cette année, a constaté Le Journal en parcourant les rapports annuels.
Avec 1848 agressions sexuelles répertoriées en date du 20 décembre, le SPVM a connu un niveau de dénonciations jamais observé en 20 ans. L’an dernier, on en comptait 1487.
Il faut remonter jusqu’en 2005 pour trouver une statistique au-delà des 1700 agressions sexuelles.
AFFAIRES ROZON ET SALVAIL
La vague de dénonciations a atteint son paroxysme après les allégations envers Gilbert Rozon et Éric Salvail, ayant fait grand bruit à l’automne.
Le SPVM avait même mis une ligne téléphonique spéciale à la disposition des citoyens pour répondre à la demande.
Le nombre de dossiers dits survivants a compliqué la tâche des limiers. Il s’agit d’agressions sexuelles remontant à plus de trois ans.
« La majorité des cas dataient de cinq, dix ou même quinze ans. C’est plus difficile de corroborer les faits, trouver des éléments de preuve et des témoins », explique le commandant des crimes majeurs, Vincent Rozon.
Les 29 enquêteurs affectés à ce type de crime ne suffisaient plus à la tâche, si bien que 19 enquêteurs supplémentaires se sont ajoutés en période de pointe.
Quatre d’entre eux demeureront de façon permanente à cette escouade majoritairement féminine.
BAISSE AUX HOMICIDES
En contrepartie, le SPVM a réduit le nombre d’enquêteurs de la section des homicides, vu le nombre de meurtres historiquement bas depuis quelques années. Les effectifs sont passés de 28 à 25 policiers.
Il ne faut pas croire que cette escouade se tourne les pouces, prévient le commandant Rozon. « Les enquêtes sont de plus en plus complexes pour répondre aux exigences de la Cour », souligne-t-il.
S’il y avait une recrudescence des meurtres à l’avenir, des enquêteurs seraient rappelés en renfort, comme ce fut le cas pour les agressions sexuelles en 2017.