Quelques meurtriers ont fait gonfler le bilan des homicides
Onze suspects sont notamment à l’origine du décès de 29 personnes
Plus de Québécois ont été assassinés cette année, entre autres parce que plusieurs présumés meurtriers auraient fait plus d’une victime.
Six assassinats à la mosquée de Québec, des triples meurtres à Shawinigan, Akulivik et Sainte-marthe-sur-le-lac, et sept doubles homicides : les limiers n’ont pas manqué de boulot en 2017.
D’après une compilation réalisée par Le Journal et validée auprès des corps policiers québécois, 87 personnes ont été tuées cette année, soit 13 de plus qu’en 2016.
De ce nombre, 24 homicides ont été répertoriés sur l’île de Montréal, passant bien près d’égaler le niveau historiquement bas – 23 – de l’an dernier.
La vaste majorité des meurtres a été commise dans un contexte familial, atteignant un sommet de 44 %.
« Je n’y vois pas un phénomène. Par contre, quand on regarde les chiffres, ça frappe », mentionne le lieutenant Christian Michaud, responsable des crimes contre la personne à la Sûreté du Québec (SQ).
VIOLENCE INTRAFAMILIALE
Son homologue de la police de Montréal (SPVM) abonde dans le même sens. « Un conflit intrafamilial, ça peut arriver n’importe où, n’importe quand. C’est difficile à prévoir », souligne le commandant des crimes majeurs Vincent Rozon.
Sept bébés de deux ans ou moins figurent parmi les victimes. Un chiffre élevé, mais qui semble stable par rapport aux années antérieures, note la professeure Suzanne Léveillée, psychologue spécialisée en homicides familiaux.
Cette année, ce sont davantage les parricides – parent tué par son enfant – qui font grimper le bilan.
« Ce sont souvent des cas où la santé mentale est en cause », précise la professeure Léveillée.
ARME À FEU
Bien que les assassinats liés au crime organisé soient quant à eux en baisse, l’arme à feu – habituellement l’apanage des tueurs à gages – demeure le moyen privilégié par les meurtriers, devant l’arme blanche.
Un peu plus du tiers des homicides de 2017 ont été perpétrés avec une arme à feu. La hausse du nombre de victimes n’a pas empêché les enquêteurs d’obtenir un taux de résolution – 79 % – supérieur à celui des années précédentes pour l’ensemble de la province.
Cela est particulièrement vrai sur le territoire de la SQ où 85 % des homicides se sont soldés par une arrestation.
« On travaille pour les familles. C’est ça qui motive nos troupes », dit fièrement le lieutenant Michaud.