La FTQ craint les tests sur les travailleurs MATELAS CONFORT
La FTQ s’inquiète que des employeurs puissent le faire dès sa consommation légale
Les hauts dirigeants de la FTQ craignent que des employeurs imposent des tests aléatoires aux travailleurs pour déceler la consommation de marijuana récréative dès son achat légal au Canada en 2018.
« On ne souhaite pas qu’il y ait de chasses aux sorcières et de tests de dépistage aléatoires. On ne veut pas ça », s’est inquiété Daniel Boyer, le président de la FTQ, en marge d’une conférence de presse sur les priorités syndicales en 2018.
M. Boyer insiste : en aucun cas les travailleurs ne doivent rentrer au boulot sous l’effet du cannabis ou de l’alcool, mais les tests aléatoires ne sont pas la solution.
Le grand patron de la FTQ considère que ce n’est pas parce que les États-unis font ce type de test que le Québec doit faire la même chose. Il rappelle que son organisation syndicale n’est ni pour ni contre la légalisation du cannabis, mais que l’imposition de tests aléatoires ne respecterait pas les droits des travailleurs québécois.
« CRAINTE NON FONDÉE »
François Longpré, avocat spécialiste du droit du travail et de l’emploi chez Borden Ladner Gervais, dit comprendre les inquiétudes de la FTQ qui veut défendre ses membres face aux patrons, mais estime qu’il y a peu de chances que ce genre de test voie le jour.
« Cette crainte-là n’est pas fondée parce que les règles de droit qui vont devenir applicables [quand le cannabis sera légal] ne seront pas différentes de celles en matière d’alcool et ne permettront pas plus le test aléatoire que présentement », affirme-t-il.
Il estime que la fiabilité des tests pour détecter la présence de cannabis est aussi très controversée. Un employé qui fume un joint le dimanche soir pourrait échouer à un test le lundi matin, même s’il n’est plus sous l’effet de la substance.
« MOTIFS RAISONNABLES »
Pour Serge Cadieux, le secrétaire général du syndicat, les tribunaux ont même déjà réglé la question. « La règle, c’est que l’employeur a le droit de faire évaluer un salarié s’il a des motifs raisonnables de croire qu’il n’est pas dans un état normal », explique-t-il.
L’avocat François Longpré est d’accord avec cette lecture. Il pense que la Cour suprême du Canada a mis des balises très strictes.
« Si le travailleur peut mettre en danger sa vie, sa santé, celle de ses collègues ou du matériel de l’entreprise, à ce moment-là, tu as le droit de le faire évaluer », résume le secrétaire général de la FTQ Serge Cadieux.