Une relique qui attire les foules
L’avant-bras de saint François Xavier exposé pour la première fois dans la province
Curieux, passants, croyants, la relique de saint François Xavier a attiré un flot continu de personnes, hier, à la basilique-cathédrale Notre-dame de Québec.
Constituée de la main et de l’avant-bras droit du patron des missions catholiques, la relique est dans un état de conservation qualifié d’exceptionnel par les organisateurs, en tenant compte de ses 466 ans.
Exposée depuis 1614 à l’église du Gesù à Rome, la relique fait actuellement l’objet d’un pèlerinage de 14 villes canadiennes. En soirée, elle a aussi été exposée à l’église Saint François Xavier de Québec. Son seul autre arrêt en terre québécoise aura lieu du 28 au 30 janvier à Montréal.
Le pèlerinage est organisé par l’archidiocèse d’ottawa, les Jésuites du Canada et l’organisation Catholic Christian Outreach (CCO), un mouvement national d’étudiants universitaires.
« C’est de sa faute si je suis ici », a rigolé le père Marc Rizetto, supérieur des Jésuites à Québec, faisant référence au fait que saint François Xavier est le cofondateur de la compagnie de Jésus.
« La relique est venue une fois en Amérique du Nord, mais c’est sa première présence au Canada », a-t-il ajouté, rappelant tout le symbolisme de la main. « C’est la main de Dieu qui s’est faite près des gens à travers le corps de saint François Xavier, qui a serré d’autres mains, qui a écrit et qui a fait plus de 100 000 baptêmes. »
UN EXEMPLE
Debra Proulx, présidente du conseil d’administration du CCO et résidente de Québec depuis 10 ans, souligne que son organisation, qui a 30 ans cette année, a saint François Xavier comme patron.
« Saint François Xavier était parti étudier à Paris (Sorbonne) et c’est grâce à ses colocs qu’il a été converti à la foi et a donné sa vie au Christ, parce qu’on dit qu’il était porté plus sur la fête que sur les études. Pour une organisation qui oeuvre sur les campus, c’est un bel exemple », précise Mme Proulx.
L’un de ses colocs était d’ailleurs Ignace de Loyola, grand responsable de sa conversion, avec qui il allait éventuellement fonder les Jésuites. « C’est une expérience profonde », a avoué Alain Chamberland de Château-richer, qui se qualifie de croyant, bien que non pratiquant, et qui tenait à voir la relique. « Ça fait du bien. J’ai senti comme une béatitude en voyant la relique », a ajouté sa mère, Anne-marie Gagné.
La mère Mary, supérieure des Servantes de Dieu et de la vierge de Matara, a fait le déplacement avec une vingtaine d’autres religieuses de sa congrégation de Washington pour voir la relique. « Nous sommes des missionnaires, comme saint François Xavier. Si nous avons choisi de venir à Québec plutôt que dans une ville anglophone du Canada, c’est pour la richesse de l’héritage catholique », a-t-elle dit.
CONVERSIONS ET MIRACLES
Né en 1506 en Espagne saint François Xavier avait pris la direction de l’inde en 1541, où ses conversions et les miracles qui lui sont attribués bâtiront sa légende. Il a fondé les premières communautés chrétiennes au Japon avant de mourir en 1552, alors qu’il s’approchait de la Chine pour sa mission suivante.
Son corps est inhumé à Goa, en Inde. Il est de tradition tous les 10 ans d’exposer le corps à l’occasion d’un pèlerinage très populaire. Le prochain aura lieu en 2024.