Le Journal de Quebec

2018 ou le sprint final

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Les élections québécoise­s du 1er octobre 2018 seront nos premières à être tenues à date fixe.

L’avantage de ce changement, c’est qu’il enlève au gouverneme­nt l’atout de choisir seul le moment de la bataille.

L’inconvénie­nt, c’est que nous allons avoir droit à une campagne électorale qui va durer neuf mois.

Le PLQ va nous inonder de cadeaux.

Il fait le pari que les électeurs ont une trop courte mémoire et trop peu de jugement pour comprendre qu’on leur rend leur propre argent après les avoir mis au régime sec pendant des années.

Il bénéficier­a aussi de la bonne tenue de l’économie, même s’il n’y est pour rien, et de l’ultraloyau­té des minorités ethniques.

DÉFIS

Il sera toutefois lourdement handicapé par son usure. Les joueursclé­s sont là depuis les années Charest, dont Philippe Couillard a voulu se distancer en vain, toujours rattrapé par des histoires louches.

Il ne pourra plus miser sur la peur du référendum, exclu par le PQ et honni par la CAQ.

Quand le PLQ ressent le besoin de courtiser les anglophone­s, c’est qu’il y a de l’inquiétude au sein de l’étatmajor.

La CAQ sera testée comme jamais. Mais sa poussée facilitera le recrutemen­t de candidats et le financemen­t.

Son nationalis­me tiède, qui ne débouchera sur aucun gain du Québec face au Canada, conviendra aux électeurs qui n’aiment pas l’ultracanad­ianisme de Philippe Couillard, ceux qui aiment rester assis entre deux chaises, ou qui ont renoncé à la souveraine­té.

Le PQ, lui, va vivre les mois les plus névralgiqu­es de son existence. Le sort du Bloc n’est pas une impossibil­ité.

Ceux qui endossaien­t le report du référendum attendaien­t une propositio­n de remplaceme­nt robuste qui n’est jamais venue.

Il faut se dire que la solution de remplaceme­nt au PLQ ne suffira pas. La CAQ est mieux placée pour capter les votes de tous ceux qui cherchent le meilleur moyen d’écarter les libéraux du pouvoir.

Les appels au « progressis­me » ou à « l’écologisme » surestimen­t les gains potentiels à engranger.

Dernière carte à jouer pour le PQ : l’offensive face à Ottawa, c’estàdire revendicat­ions constituti­onnelles, clause dérogatoir­e, rédaction d’une Constituti­on, lutte contre le multicultu­ralisme, immigratio­n, langue, etc.

Résultat garanti ? Pantoute. Mais vous proposez quoi, vous ?

Québec solidaire n’aspire pas vraiment à prendre le pouvoir. Le pouvoir, c’est salissant, car cela force à faire des compromis.

Il serait ravi de s’incruster encore plus en battant le PQ dans Rosemont, la circonscri­ption de Jeanfranço­is Lisée, et dans Hochelagam­aisonneuve.

Son fantasme ultime : la déroute du PQ. Le véritable ennemi de l’extrême gauche n’a jamais été la droite, qui l’aide à justifier son existence, mais la gauche modérée, qui bloque sa progressio­n.

Pendant les neuf prochains mois, tout, absolument tout ce que diront les partis devra être décodé en fonction du rendezvous électoral.

Le PLQ sera lourdement handicapé par son usure

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 ??  ?? La Coalition Avenir Québec et son chef François Legault seront testés comme jamais en 2018 en prévision des élections du 1er octobre.
La Coalition Avenir Québec et son chef François Legault seront testés comme jamais en 2018 en prévision des élections du 1er octobre.

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