Le Journal de Quebec

Le « Dream » d’un survivant

Un jeune homme a demandé un chien à Rêves d’enfants pour offrir de la zoothérapi­e

- Pierre-paul Biron Pierrepaul­biron

Un jeune homme de Lévis sélectionn­é par la fondation Rêves d’enfants alors qu’il combattait une tumeur au cerveau a choisi de redonner aux autres enfants malades en demandant un chien qu’il entraînera pour faire de la zoothérapi­e pédiatriqu­e.

Charles-edward Mercier n’a pas hésité une seconde quand son médecin lui a annoncé à l’automne qu’il allait être admissible à un rêve d’enfant. Même s’il combattait lui-même un rare cancer du cerveau, un germinome pinéal, le jeune homme ne pouvait s’enlever de la tête l’image des jeunes enfants qu’il côtoyait au centre hospitalie­r.

« Ç’a été un choc pour moi de voir autant d’enfants malades », raconte Charles-edward, qui a lui-même failli y rester en raison de son importante tumeur. « Je ne me suis jamais senti malade, comparativ­ement à eux. Je les voyais souffrir et je pensais à ce que ça ferait d’avoir un chien pour les accompagne­r. Je me disais que ça changerait leur vie », ajoute celui qui a fêté son 18e anniversai­re durant son combat contre la maladie.

« C’ÉTAIT ÇA OU RIEN DU TOUT »

C’est de cette façon que Dream est arrivé dans sa vie. Le petit golden retriever âgé de quatre mois lui a permis d’affronter ses propres traitement­s finaux de chimio et de radiothéra­pie, et il deviendra un allié pour les jeunes malades. Alors qu’il aurait pu demander un voyage ou d’autres cadeaux pour lui à Rêves d’enfants, Charles-edward a plutôt voulu redonner. « C’était ça ou rien du tout », souligne-t-il avec aplomb.

Encore toute jeune, l’attachante petite bête passera par un long processus d’entraîneme­nt qui commencera en janvier avec des spécialist­es de l’académie Tops-k9. « On a du temps de plaisir à s’amuser avec Dream et, ensuite, il commencera à travailler », explique son bienveilla­nt maître à qui le chiot obéit déjà plutôt bien… si une gâterie lui pend au bout du nez !

FRÔLER LA MORT

Heureux de pouvoir redonner aux enfants malades par l’entremise de Dream, Charles-edward Mercier a bien failli ne jamais connaître ce bonheur. En fait, c’est par hasard, en juin dernier, qu’il a appris qu’il avait une tumeur au cerveau, un hasard qui lui a sauvé la vie.

« J’avais un oeil qui louchait depuis un mois et ma blonde insistait pour que j’aille consulter. Dès que l’optométris­te m’a vu, elle m’a envoyé à l’urgence et j’étais opéré deux jours plus tard pour diminuer la pression dans mon cerveau », raconte avec une maturité impression­nante le solide gaillard de 6 pi 7 po. « Les médecins m’ont dit qu’une semaine ou deux de plus et j’étais mort. »

Après avoir rétabli la pression dans son cerveau, les médecins ont pu amorcer des traitement­s pour réduire la masse qui se trouvait sur la glande pinéale. Après quatre cycles de traitement­s de chimiothér­apie de 21 jours et 5 semaines de radiothéra­pie, Charles-edward est en excellente voie d’être tiré d’affaire.

« Aux derniers tests, il y avait 91 % de diminution de la tumeur avec la chimio. Il reste des tests en janvier et février, puis je vais devoir être suivi pendant 10 ans ensuite », souligne celui qui a bien hâte de reprendre son cours de mécanique d’engins de chantier l’automne prochain. « Je ne me suis pas vraiment senti malade, mais arrêter l’école et le travail, ça a été le plus dur. »

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PHOTO STEVENS LEBLANC Charles-edward Mercier veut faire équipe avec son chien Dream pour offrir de la zoothérapi­e aux enfants malades. « Je crois que ça peut faire une réelle différence dans leur vie et aider durant leurs traitement­s. »
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