Le reflet des relations chaotiques
SÉOUL | (AFP) L’histoire du « téléphone rouge » entre les deux Corées reflète fidèlement les décennies de relations chaotiques entre le Nord et le Sud, en principe toujours en guerre.
Toutes les liaisons entre les deux camps furent coupées quand éclata en 1950 la guerre qui devait dévaster la Corée et sceller la division de la péninsule.
Il fallut attendre août 1972 pour que soit ouvert entre le Nord et le Sud ce « téléphone rouge », à la faveur d’un communiqué commun entre les deux ennemis.
Un téléphone et un fax furent installés à Panmunjom, le fameux village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53) et qui est, depuis, le théâtre d’occasionnels pourparlers entre les deux camps.
Mais en 1976, le Nord décida unilatéralement de couper la ligne après l’« Incident du peuplier » du 18 août, quand des soldats nord-coréens tuèrent, à coups de hache, deux officiers américains qui accompagnaient des ouvriers chargés d’abattre un arbre à Panmunjom.
TORPILLAGE
Le téléphone fut remis en service en 1980 après un accord en vue de rares discussions entre premiers ministres. Il a depuis été maintes fois coupé et réactivé en fonction des soubresauts des relations intercoréennes.
Ainsi, en 2010, le Nord coupa à nouveau toutes les communications quand le Sud prit des sanctions commerciales pour protester contre le torpillage – par un sous-marin nord-coréen selon Séoul – de la corvette sud-coréenne Cheonan qui fit 46 morts.
La ligne fut remise en service l’année suivante, puis à nouveau coupée en 2013, lors des tensions relatives au troisième essai nucléaire nord-coréen.
Tous les canaux officiels de communication furent à nouveau rompus en février 2016 par Pyongyang après que Séoul a décidé unilatéralement de fermer la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, pour protester contre le quatrième essai nucléaire du Nord.
La guerre de 1950-1953, qui fit des millions de morts, s’est terminée par un armistice, non pas un traité de paix, ce qui fait que les deux voisins sont encore, théoriquement, en guerre.