Le Journal de Quebec

Année faste en Bourse

- MICHEL GIRARD michel.girarcd@quhebecoer­medlia.com

Sous la présidence d’un Donald Trump protection­niste, la Bourse américaine vient de connaître en 2017 l’une de ses plus prolifique­s années boursières, enfilant les records à la vitesse grand V.

Alors que le Nasdaq boucle l’année en hausse de 29 %, le vénérable Dow Jones se distingue avec un surprenant gain de 25 %, et l’indice le plus représenta­tif de la Bourse américaine, le S&P 500, affiche une plus-value proche de 20 %.

Cette super performanc­e de Wall Street a eu pour effet de « tirer » toutes les places boursières de la planète à la hausse.

La Bourse de Toronto n’a pas fait exception. Mais malheureus­ement pour nous, la Bourse canadienne affiche l’une des moins bonnes performanc­es boursières au monde, avec un gain de seulement 6 %. Ce sont des peanuts à comparer à Wall Street, au Nikkei (+19 %), au Heng Seng (+33 %), aux marchés émergents (+31 %).

Grâce à l’optimisme qui a régné sur Wall Street tout au long de l’année 2017, la capitalisa­tion boursière mondiale, c’est-à-dire la valeur boursière de toutes les sociétés inscrites en Bourse s’est ainsi appréciée de quelque 13 000 milliards de dollars US, soit plus de six fois le PIB du Canada.

LE DÉFI EN 2018

La folle chevauchée de Wall Street va-t-elle se poursuivre en 2018 ?

L’actuel niveau élevé des indices boursiers américains escompte déjà les « futurs » résultats positifs des grandes nouvelles économique­s américaine­s, dont l’adoption de la fameuse réforme fiscale et les effets « positifs » du protection­nisme de Donald Trump.

À vrai dire, le grand défi boursier de l’année 2018 consistera à boucler l’année sans qu’une sévère correction boursière ne vienne ronger une large portion des gains accumulés sur papier en 2017.

Soyons réalistes ! L’actuel cycle haussier de la Bourse remonte au 9 mars 2009, moment où Wall Street a touché son creux lors de la crise financière de 2008-2009. Huit années de hausse ou presque, ça donne un « Bull Market » pas mal long !

Et plus le « Bull Market » prend de l’âge, plus les valeurs boursières sont élevées, plus ça exige de la croissance et de la rentabilit­é, et plus l’économie doit tourner rondement.

Méchant défi que de réussir à maintenir un tel rythme de croissance ! Et encore faut-il que les autres grandes économies emboîtent le pas à l’échelle mondiale.

LA RÉALITÉ

Regardons la réalité boursière en face. Et pour ce faire, voici les hausses enregistré­es par les indices nord-américains depuis le creux de la dernière crise financière.

On conviendra que la Bourse américaine a rapporté de juteux rendements depuis la crise financière de 2008-2009.

Il faut cependant remettre cette forte hausse boursière dans sa juste perspectiv­e. Entre le haut (en 2007) du précédent cycle haussier et le creux de mars 2009, les indices se sont effondrés de 50 % à 55 %.

LES PERSPECTIV­ES

En mars prochain, l’actuel « Bull Market » aura neuf ans. C’est historique­ment le deuxième plus long cycle haussier depuis 1945.

Le plus long cycle fut celui qui a commencé le 5 décembre 1987, un mois et demi après le krach d’octobre 1987. D’une durée de 12 années, ce cycle s’est terminé le 24 mars 2000. Époque de la folie des titres de télécom et de l’internet.

La fin de ce « Bull Market » a été suivie d’une gigantesqu­e déconfitur­e boursière de 50 %.

Je ne dis pas cela pour jouer au prophète de malheur… mais pour vous inviter à la prudence.

Cela dit, un grand nombre d’analystes persistent à croire que la tendance haussière du marché va se poursuivre en 2018.

Souhaitons-nous bonne chance. On en aura grandement besoin !

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PHOTO AFP Les dirigeants de la Bourse philippine (PSE) ont festoyé hier à l’occasion de la première journée de négociatio­ns de l’année.
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