Le Journal de Quebec

Montée de lait du président à propos du salaire minimum

- FRANCIS HALIN

Au moment où la Banque du Canada prévoit des pertes de 60 000 emplois en raison de la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure, la FTQ décoche une flèche à l’endroit des dirigeants d’entreprise qui s’opposent à cette hausse.

« Quand tu as trois maisons un peu partout dans le monde, quatre chalets, cinq bateaux et six Mercedes... t’en as peut-être assez. Partage un peu, et permets à tes employés de gagner leur vie décemment », s’insurge Daniel Boyer, le président de la FTQ, représenta­nt plus de 600 000 travailleu­rs et travailleu­ses.

La Banque du Canada estime que la hausse du salaire minimum donnera de meilleurs revenus aux Canadiens, tout en fragilisan­t l’emploi au pays.

Le chef syndical Daniel Boyer pense plutôt que le Québec doit s’inspirer de la Colombie-britanniqu­e, de l’alberta et de l’ontario, et agir pour atteindre le 15 $ l’heure, a-t-il déclaré en marge du bilan de la centrale, hier, à Montréal.

Notons que les chefs de grandes sociétés ne sont pas les seuls à avoir de gros salaires. Cinq hauts dirigeants du Fonds de solidarité FTQ gagnent ensemble près de 3 millions $.

GOUTTE DE TROP

Quand on fait remarquer à M. Boyer que des sociétés comme Couche-tard craignent de fermer des magasins en raison de cette hausse, il s’insurge : « Alain Bouchard, le PDG de CoucheTard, celui qui gagne plus de 400 fois le salaire moyen de ses employés! » répond M. Boyer pour enfoncer le clou.

Daniel Boyer dit qu’en 1983 les patrons gagnaient 103 fois le salaire moyen de leurs employés. En 1994, 184 fois, et aujourd’hui... 200 fois, partage-t-il.

HAUSSE « RADICALE »

Le directeur québécois de la Fédération canadienne des contribuab­les, Carl Vallée, qualifie de « radicale » l’augmentati­on du salaire minimum. Il est persuadé que ce sont les plus vulnérable­s qui payeront la facture.

« Les grandes centrales syndicales, embourbées dans de nombreux scandales de corruption au cours des dernières années, ne font plus figure d’autorités morales auprès de la population québécoise », déclare l’ex-attaché de Stephen Harper.

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