Le Journal de Quebec

Les superstiti­ons d’un gardien de but vedette

Le cerbère canadien Carter Hart a un quotidien rempli de routines

- KEVIN DUBÉ

BUFFALO | La scène était particuliè­rement frappante. Lors du premier entracte du match entre la Suisse et le Canada, le gardien substitut suisse Matteo Ritz est demeuré sur la patinoire pour y faire ses étirements, même si la surfaceuse effectuait son travail. De l’autre côté, le gardien Carter Hart, debout, toujours sur la patinoire, attendait patiemment qu’il sorte.

Les Suisses croyaient avoir trouvé un moyen de déconcentr­er le gardien canadien. Superstiti­eux, Hart ne quitte jamais la patinoire lors d’un entracte si un autre joueur, coéquipier ou adversaire, y est toujours.

Après plusieurs minutes d’attente, Hart a finalement décidé de quitter avant son adversaire. Fier de son coup, Ritz a, quelques secondes plus tard, lui aussi retraité vers le vestiaire de sa formation.

VICTOIRE, HART

C’était toutefois bien mal juger le gardien canadien de croire qu’il abdiquerai­t si facilement. En fait, il ne s’agissait que d’un subterfuge puisque Hart s’était simplement caché en attendant que Ritz quitte. Une fois les patins de ce dernier ayant quitté la glace, Hart s’est précipité vers la patinoire, a fait une légère boucle sur celle-ci et est, finalement, retourné au vestiaire.

Après tout près de sept minutes de bras de fer, Hart avait finalement gagné.

« Ça ne me dérangeait pas qu’il reste sur la patinoire, mais je savais qu’il continuera­it d’attendre. J’ai juste décidé de sortir, car je savais qu’il partirait aussitôt. Je m’étais dit qu’à dix minutes (l’entracte en dure 18), je quitterais », a expliqué Hart en souriant.

Il s’agissait d’ailleurs de la deuxième fois du tournoi que Hart devait patienter avant de quitter la glace. Le gardien auxiliaire finlandais Lassi Lehtinen avait toutefois été moins patient que Ritz, le 26 décembre dernier, et avait quitté la glace après un peu moins de deux minutes.

Maintenant que sa routine est dévoilée au grand jour, les Tchèques pourraient eux aussi être tentés de déranger Hart ce soir.

« On verra. Je ne vous dévoilerai pas ma stratégie, mais j’espère qu’on trouvera un moyen de battre ce gardien », a mentionné l’entraîneur tchèque Filip Pesan.

« S’ils veulent le faire, qu’ils le fassent. Je vais attendre », assure-t-il.

SUPERSTITI­ONS

Les joueurs de hockey sont, pour la majorité, des athlètes de routine et de superstiti­ons. Toutefois, Hart semble être un cas à part !

Lors de chaque pause publicitai­re, le cerbère canadien effectue la même routine. Il se dirige tout d’abord au banc des siens pour y récupérer une gourde d’eau. Par la suite, il se place environ à mi-chemin entre le cercle de mise au jeu et la ligne bleue. Une fois installé, il s’envoie trois jets d’eau au visage, entrecoupé­s de trois gorgées, avant de retourner au banc, de s’essuyer le visage, de replacer son masque puis de retourner devant son filet.

« Ça m’aide à me concentrer. C’est une routine que j’ai dans mon jeu qui m’aide à garder le focus. »

D’ailleurs, il semble que tout soit calculé pour le gardien canadien dans sa préparatio­n pour un match. Son monde en est un de répétition et de routine.

« Le responsabl­e de ma famille d’accueil déteste ça, car il aime nous faire à déjeuner à mon co-chambreur (Riley Sutter) et moi. Par contre, de mon côté, je ne mange jamais rien d’autre que trois oeufs, deux rôties et un verre de lait au chocolat. Je mange la même chose tous les matins depuis quatre ans ! Parfois, il me demande si je veux des crêpes ou du pain doré, mais je lui réponds non. Je veux des oeufs et des toasts », ajoute le sympathiqu­e gardien de but.

Pour dîner, c’est la même chose ! Pendant trois ans, il a demandé à sa famille d’accueil de lui préparer du poulet et du riz lors des jours de match. Cette année, tanné du riz, il l’a remplacé par des pommes de terre douces.

« Ça fait partie de qui je suis et de ce que je fais », explique-t-il tout simplement.

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