LE CELLULAIRE AU VOLANT FAIT TOUJOURS PLUS DE VICTIMES
L’utilisation du cellulaire au volant est la principale cause d’inattention
Pour la première fois, l’utilisation du cellulaire et les distractions au volant ont causé plus de morts que l’alcool sur les routes patrouillées par la Sûreté du Québec l’an dernier.
Dans son bilan routier annuel qui sera dévoilé aujourd’hui, la Sûreté du Québec (SQ) dénombre 24 collisions mortelles liées aux distractions, la principale étant le cellulaire au volant.
Il s’agit d’une hausse de 50 % comparativement à 2016.
« C’est préoccupant, mentionne Patrick Després, inspecteur à la surveillance du territoire pour la SQ. La technologie est très accessible et c’est toujours tentant de vouloir utiliser son téléphone, mais les gens doivent rester concentrés sur la route. »
Avec plus de 10000 constats d’infractions remis l’an dernier pour l’utilisation d’un téléphone en conduisant et les sanctions plus sévères à venir, la SQ espère que les automobilistes se responsabilisent davantage.
« Utiliser son téléphone intelligent comme GPS, c’est une chose. Consulter ses textos en est une autre », rappelle l’inspecteur.
Le policier souligne également que de lire un livre ou se maquiller au volant constitue d’autres distractions que les patrouilleurs constatent régulièrement.
Inversement, la conduite en état d’ébriété est en diminution et a été responsable de 19 accidents mortels l’an dernier, comparativement à 24 en 2016.
LES JEUNES VICTIMES
Les policiers appréhendent toutefois la légalisation du cannabis prévue cet été.
« Quand on regarde ce qui s’est produit dans d’autres États, on pense qu’il y aura un effet [sur le bilan routier]. On prend cela au sérieux », explique M. Després, en ajoutant que de nouveaux agents examinateurs seront formés.
Si le nombre de victimes de la route de 16 à 24 ans a été en diminution au cours des quatre dernières années, 2017 marque une hausse de 46 % pour cette tranche d’âge.
Sur les 57 décès constatés par la SQ, 15 étaient des passagers, une situation qui inquiète.
« L’inexpérience, jumelée à la vitesse et à la consommation d’alcool, rend les jeunes conducteurs davantage à risque, souligne Patrick Després. On doit amener les occupants à s’affirmer, à dire que c’est assez. »
CHANGEMENTS À VENIR
Les policiers miseront notamment sur plus de sensibilisation pour y parvenir. Les changements envisagés par le gouvernement au Code de la sécurité routière pour les conducteurs de moins de 19 ans, qui incluraient la limitation du nombre de passagers et l’interdiction de la conduite nocturne, sont aussi bienvenus.
« Toutes [les] mesures qui peuvent sauver des vies, on est [pour] », soutient M. Després.