L’administration Trump resserre la vis sur le cannabis récréatif
WASHINGTON | (AFP) La politique fédérale de tolérance à l’égard de la légalisation du cannabis à usage récréatif, qui gagne du terrain parmi les États américains, a été révoquée hier par le ministre de la Justice.
Jeff Sessions a annoncé le « retour à la règle de droit » avec l’annulation de cinq directives émises lors de la présidence de Barack Obama visant à alléger l’application de la législation fédérale, qui considère la marijuana comme une drogue dangereuse à l’instar de l’héroïne.
« C’est la mission du ministère de la Justice d’appliquer les lois des États-Unis et les directives publiées précédemment affectent la règle de droit et la capacité de nos partenaires des forces de l’ordre [...] de mener à bien leur mis- sion », a indiqué M. Sessions.
Il n’a pas ordonné d’action à proprement parler contre la vente et l’usage de cannabis, mais a expliqué aux procureurs fédéraux qu’ils pourraient agir comme ils l’entendent dans les territoires sous leur juridiction.
Le ministre a notamment évoqué l’utilisation d’« outils nécessaires pour déstabiliser les organisations criminelles, lutter contre la crise croissante en matière de stupéfiants et contre la criminalité violente dans notre pays ».
HUIT ÉTATS
Cette décision intervient alors que le nombre d’états ayant légalisé l’usage récréatif du cannabis a augmenté au 1er janvier, avec l’arrivée de la Californie.
Cet État, le plus peuplé du pays, est devenu le plus gros marché mondial légal de la petite feuille étoilée, après avoir été pionnier de l’usage médical en 1996. Désormais, huit États et la capitale fédérale Washington autorisent la consommation récréative.
De plus, 29 États et la capitale américaine ont avalisé l’usage médical malgré la réticence de l’agence américaine des médicaments (FDA) à reconnaître le cannabis comme un traitement médical.
SILENCIEUX
Lors de la campagne présidentielle, Donald Trump avait adopté une position de tolérance sur le sujet, répétant à plusieurs reprises qu’il laisserait les autorités locales gérer la question.
Depuis son accession à la Maison-blanche, il est resté silencieux en la matière, tout en apportant son soutien aux positions dures de M. Sessions en matière de maintien de l’ordre.