Le Journal de Quebec

Un supplice de 35 secondes

Laurent Dubreuil en bonne position de se qualifier pour les Jeux olympiques

- ALAIN BERGERON

La durée de l’examen d’admission à l’épreuve de 500 m des Jeux olympiques se veut aussi ingrate qu’instantané­e : 35 secondes. Laurent Dubreuil misera toute l’attente de ses quatre dernières années sur cet instant, ce soir à Calgary.

Le patineur de Lévis se présente aux sélections olympiques en patinage de vitesse longue piste dans une situation plus confortabl­e qu’il y a quatre ans, alors qu’il avait échoué à son premier essai. Cette fois-ci, son sort ne dépend pas de la seule obligation de terminer parmi les deux premiers pour décrocher l’un des trois postes du Canada sur cette distance et rejoindre Alex Boisvert-lacroix, déjà assuré de sa sélection.

Outre Boisvert-lacroix, Dubreuil et l’albertain Gilmore Junio sont les deux seuls à avoir réalisé le standard requis de 34,47 s durant les deux dernières saisons du processus de sélection. Pour les dégommer, tout autre prétendant devra donc faire mieux qu’eux durant le programme de ce soir et, en prime, filer sous ce chrono combien exigeant. Du stock !

« PAS VRAIMENT STRESSÉ »

« Je ne me sens pas vraiment stressé. J’ai hâte de courir, je me sens très bien à l’entraîneme­nt. On verra ce qui va se passer », donne à entendre Dubreuil, auteur d’un temps de 34,31 s lors des championna­ts mondiaux de sprint en février 2017 à ce même ovale de Calgary.

Ce n’est pas pour jouer au fanfaron que le patineur de 25 ans adopte ce calme. Son attitude va au-delà du peu de candidats potentiels à jouer dans les talles du 34,47 s. William Dutton, de la Saskatchew­an, a déjà réussi 34,25 s en novembre 2015, mais le plus près qu’il s’est approché de ce standard est survenu en novembre dernier à Calgary avec son 34,49 s. Pourra-t-il frôler la marque à nouveau ?

La seule autre menace pourrait venir d’alexandre St-jean, fortement plus en moyens sur 1000 m (voir autre texte), et dont le record personnel de 34,46 s remonte à Salt Lake City en novembre 2015.

« Ce n’est pas pour ça que je ne suis pas vraiment stressé. J’en ai vu d’autres. Je me dis plutôt que ce n’est pas stressant parce que ça demeure du patinage de longue piste. Ça demeure une course comme les autres. J’ai juste à faire ma course et ça devrait bien aller », entrevoit Dubreuil, qui tentera aussi le coup au 1000 m de lundi.

PAS DE MAUVAIS SOUVENIRS

En plus de Boisvert-lacroix, qualifié sur 500 m en vertu de sa quatrième place au classement général, Olivier Jean dans l’épreuve du départ groupé s’avère l’autre Québécois déjà assuré de voir Pyeongchan­g le mois prochain. Si tout va comme espéré, Dubreuil aimerait participer à la présentati­on définitive de l’équipe, mercredi prochain, au Jack Singer Concert Hall de Calgary. Le douloureux souvenir de 2014 pourrait alors s’effacer.

« Je n’y pense pas vraiment. Ce que j’ai fait il y a quatre ans ne change rien en ce moment. Ce que tu as fait cette saison influence plus que ce qui s’est passé il y a quatre ans », tempère le Québécois, gagnant à la Coupe du monde de Heerenveen, le 11 novembre.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Laurent Dubreuil pourrait confirmer sa participat­ion aux Jeux olympiques ce soir.

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