CINÉCLUB - Cinq souhaits pour le cinéma
Un retour à la science-fiction pour Steven Spielberg, un premier film anglophone pour Xavier Dolan, un nouveau film pour Denys Arcand… Avec plusieurs événements cinématographiques au programme, l’année 2018 s’annonce prometteuse. Mais en attendant de découvrir ces films très attendus, j’ai quelques souhaits pour la nouvelle année. Les voici :
DU SUCCÈS POUR LES QUÉBÉCOIS
Grâce au succès en salle de films comme De père en flic 2, Bon Cop, Bad Cop 2, Le trip à trois et Junior Majeur, le cinéma québécois a connu en 2017 un important regain de popularité, après avoir traversé quelques années difficiles au box-office.
Mais les films produits au Québec pourront-ils poursuivre sur cette lancée en 2018 ? Rien n’est moins sûr. La belle année du cinéma québécois en 2017 s’explique en grande partie par les performances exceptionnelles de De père en flic 2 et Bon Cop, Bad Cop 2, les suites de deux des films québécois les plus populaires de l’histoire qui ont récolté respectivement 6,9 M$ et 6,2 M$ au box-office l’été dernier.
Autant il serait irréaliste de s’attendre à des résultats semblables en 2018, autant il y a des raisons de croire que le cinéma québécois pourrait réussir à tirer son épingle du jeu de nouveau cette année. Le drame biographique La Bolduc (en salles ce printemps) a un bon potentiel commercial, tout comme la comédie 1991, dernier volet de la trilogie autobiographique du cinéaste Ricardo Trogi ( 1981, 1987). Les films d’animation Nelly et Simon : mission Yéti (en salles en février) et La Course des tuques – la suite de La guerre des tuques 3D, attendue à Noël – pourraient quant à eux avoir du succès auprès des familles.
UN RETOUR À CANNES
Autant 2017 a été une année de succès au box-office pour le cinéma québécois, autant nos films ont brillé par leur absence au Festival de Cannes. Pour la première fois depuis 2008, aucun long métrage n’a été sélectionné dans la programmation du réputé festival français, tant dans la sélection officielle que dans les sections parallèles comme la Quinzaine des réalisateurs et la Semaine de la critique.
Peut-on s’attendre à un retour du cinéma québécois sur la Croisette en 2018 ? Avec de nouveaux films de Xavier Dolan ( The Death and Life of John F. Donovan), Denys Arcand ( Triomphe de l’argent) et Sébastien Pilote ( La disparition des lucioles) qui pourraient être prêts avant l’arrivée du printemps, je suis prêt à parier que oui.
UNE MEILLEURE VISIBILITÉ
De Demain tout commence à 120 battements par minute en passant par Au revoir là-haut et Barbara, le cinéma français nous a offert plusieurs bons films en 2017 et certains d’entre eux ont eu du succès en salles. Pourtant, les oeuvres en provenance de l’hexagone ont toujours beaucoup de mal à trouver leur place sur nos écrans.
Sur les quelque 280 films français qui sont produits en France chaque année, une quarantaine seulement parviennent jusqu’au Québec et plusieurs d’entre eux ne restent pas à l’affiche assez longtemps pour atteindre leur plein potentiel. L’arrivée d’un nouveau distributeur de films français (Mk2 | mile End) au Québec en 2017 est une nouvelle réjouissante pour les cinéphiles, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour que le cinéma français retrouve une place importante sur nos écrans.
D’AUTRES NOMINATIONS AUX OSCARS
L’année 2017 avait débuté en force pour Denis Villeneuve qui avait vu son film de science-fiction L’arrivée décrocher huit nominations aux Oscars et qui était devenu le premier cinéaste québécois francophone à être nommé pour l’oscar de la meilleure réalisation. Un an plus tard, la question est de savoir si le Québécois pourra répéter un exploit semblable avec son plus récent film, Blade Runner 2049. Encensée par la critique, la suite du film culte de 1982 a été ignorée à la cérémonie des Golden Globes – qui a lieu dimanche –, mais Villeneuve pourrait se reprendre aux Oscars où plusieurs prix techniques sont remis.
LA SAGA DU FFM
Le Festival des films du monde de Montréal (FFM) est sur le respirateur artificiel depuis trop longtemps et il est grand temps que cette triste saga prenne fin. Maintenu en vie depuis dix ans par l’entêtement et la ténacité de son fondateur Serge Losique, ce festival moribond qui a déjà été une des fiertés de Montréal dans les années 1980 est devenu une risée dans le circuit des festivals internationaux. Ignoré par le milieu du cinéma québécois, le FFM n’attire plus qu’un petit nombre de cinéphiles fidèles qui diminue chaque année, découragé par le manque d’organisation et de transparence de l’événement. Il est grand temps de passer à autre chose.