Le Journal de Quebec

« Je le suppliais de me laisser m’en aller »

La jeune femme raconte le calvaire qu’elle a vécu lors de son enlèvement

- CATHERINE BOUCHARD

La jeune présumée victime d’enlèvement, survenu jeudi soir dans Lebourgneu­f, a eu peur pour sa vie alors qu’elle s’est retrouvée prise au piège dans une camionnett­e, en pleine tempête, nu-pieds et vêtue seulement d’un t-shirt et d’un pantalon.

La jeune femme, que l’on ne peut nommer en raison d’une ordonnance de non-publicatio­n, n’avait croisé qu’une seule fois son ravisseur allégué, Charles Brisson, 39 ans. Il vivait dans le même immeuble que celui de son conjoint.

« Je lui ai parlé une fois. Il avait l’air sain d’esprit », indique-t-elle. Son présumé agresseur a changé du tout au tout, jeudi soir, et lui aurait fait vivre un véritable cauchemar. Il fait face à une multitude d’accusation­s ( voir autre texte).

« Il est entré en pétant la porte-patio avec un bâton. Il a frappé mon chum en disant qu’il allait le tuer et qu’il partirait avec moi », raconte la jeune femme en entrevue téléphoniq­ue.

Elle dormait et a été réveillée par des cris. « J’entendais crier et varger. Mon chum était couché dans le passage, il y avait plein de sang. Il m’a dit d’aller chercher de l’aide », raconte-t-elle.

« COMBAT DE RÉSISTANCE »

Mais l’homme s’en est pris à elle. « Ç’a été un combat de résistance pour ne pas aller avec lui. Il me tirait par les cheveux. J’avais de la misère à me retenir, car mes pieds glissaient sur la vitre », confie-t-elle. Il l’a fait monter de force dans sa camionnett­e, où se trouvaient deux couteaux.

La jeune femme raconte que son agresseur semblait en psychose. Il mentionnai­t que les services secrets le pourchassa­ient.

« Je lui ai demandé pourquoi moi. Il m’a dit qu’il m’avait trouvé belle et qu’il me sauvait la vie », enchaîne-t-elle.

Un long périple entre Québec et Montmagny s’en est suivi.

« Je le suppliais de me laisser m’en aller. Il s’excusait en disant qu’il ne me voulait pas de mal. Il conduisait tout croche. J’ai eu peur de prendre le clos, mais c’est presque ce que je souhaitais », raconte la jeune femme.

SAUVÉE PAR LA TEMPÊTE

La tempête lui aura finalement permis de se sauver. Puisque l’autoroute 20 était fermée en direction de Montmagny, l’accusé a dû sortir un peu plus tôt et est allé mettre de l’essence. En la menaçant à l’aide d’un couteau, il lui a dit de ne pas partir.

C’est l’arrivée d’une ambulance qui a permis la fuite de la captive. « Je n’avais rien à perdre. J’ai cogné dans la fenêtre. J’étais nu-pieds et je ne sentais pas que c’était l’hiver. Ils m’ont apporté au poste (de police) de Montmagny », termine-t-elle.

Son conjoint a subi des blessures à la tête et au dos, mais on ne craint pas pour sa vie.

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PHOTO CATHERINE BOUCHARD Des ouvriers s’affairaien­t à réparer la porte fracassée de l’appartemen­t du secteur Lebourgneu­f, hier, au lendemain des événements.

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