Le Journal de Quebec

Trop active sur le web au goût de Québec

La présidente d’une associatio­n de défense d’invalides reconnue… valide par la Régie des rentes

- Nicolas Saillant l Nsaillantj­dq

L’ex-présidente fondatrice du regroupeme­nt AIAJ (l’assurance invalide – une Affaire juridique) a vu ses prestation­s de la Régie des rentes du Québec être refusées après qu’une enquête eut révélé à quel point elle était active sur les médias sociaux.

En arrêt de travail depuis 2006, Jennie Hewitt, de Rochebauco­urt, en Abitibi, s’est vu refuser une demande de prestation d’invalidité à trois reprises par la RRQ. En appel devant le tribunal administra­tif du Québec en septembre dernier, l’ex-enseignant­e s’est butée à Retraite Québec qui a présenté un accablant dossier de 34 pages dans lequel étaient comptabili­sées plus de 500 publicatio­ns de blogues et Facebook de sa part. Une méthode de plus en plus utilisée, selon les avocats consultés par Le Journal ( voir autre texte).

Le rapport fait état de ses « grosses journées » à défendre les intérêts des invalides comme présidente fondatrice de L’AIAJ, mais aussi en oeuvrant comme artiste amateur à titre de photograph­e, auteure, dessinatri­ce et réalisatio­n de coupes de cheveux avec motifs. L’enquête de 41 mois a notamment révélé qu’elle « travaille dans sa paperasse et ses appels de 7 h à 17 h 30 », selon une publicatio­n Facebook. Plus tard, elle affirme « bosser comme une dingue », « de nombreuses heures par semaine », « sans compter les heures et l’énergie qu’elle y met ». Sa demande de prestation d’invalidité a donc été refusée par le juge.

PAS PIÉGÉE

Dans une longue entrevue de 50 minutes où la dame ne s’est jamais plainte, Jennie Hewitt affirme qu’elle se doutait de faire l’objet de surveillan­ce. « Je n’ai pas été piégée, je le savais. Sauf que je ne faisais pas du parapente, j’écrivais chez nous, jamais je n’aurais cru que ça jouerait contre moi », lance-t-elle.

« Moi-même je disais [aux membres] si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’allez pas commencer à jouer à la cachette. On peut être invalide et vivre », affirme-t-elle. « La cause des invalides en général a causé du tort à mon dossier à moi. » Elle estime donc ne pas avoir discrédité la cause malgré sa non-reconnaiss­ance par la RRQ. « Quand je travaillai­s pour les invalides, je pouvais aller aux toilettes 25 fois par jour et l’après-midi je peux me coucher. Est-ce que je peux faire ça dans un emploi normal cinq jours semaine? »

PIGISTE-TRADUCTRIC­E

Maintenant qu’elle a perdu sa cause, Jennie Hewitt s’est pourtant recyclée dans le travail de pigiste-traductric­e, mais affirme n’avoir eu aucun contrat pour l’instant.

« C’est encore une fois pour essayer de me retourner de bord et trouver quelque chose pour me réaliser et m’épanouir », indique celle qui ne veut pas tomber en dépression.

Affirmant souffrir de fatigue chronique, de la fibromyalg­ie, de cinq hernies chroniques, de diarrhée chronique et de trouble cognitif, elle dit toujours ne pas être capable de travailler pour un employeur. « Je ne peux pas faire cinq jours par semaine. »

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