Le Journal de Quebec

Pas toujours facile d’avoir accès à ces formes d’aide à l’école

- DAPHNÉE DION-VIENS

Émile est dyslexique et dysorthogr­aphique. Sa mère, Anne-marie L’écuyer, a dû mener une « bataille » pour qu’il ait accès à des logiciels pour l’aider à lire et à écrire.

Dès la maternelle, Émile a été suivi à l’école par une orthopédag­ogue. Ses difficulté­s en lecture et en écriture ont persisté, si bien que ses parents ont eu recours à des services au privé, en plus de ceux offerts à l’école. En cinquième année, on lui a recommandé l’utilisatio­n de logiciels d’aide technologi­que en classe.

La commission scolaire a toutefois refusé de fournir ces outils, disant qu’elle n’était pas tenue de respecter les recommanda­tions provenant du privé, raconte Mme L’écuyer, qui a alors décidé de fournir elle-même un portable et ces logiciels à son enfant. Elle s’est tout de même butée à la méconnaiss­ance du personnel face à ces outils. « Il n’y a personne qui savait comment ça marchait ! C’est moi qui le leur ai montré », raconte-t-elle.

En première secondaire, Émile a finalement pu avoir accès à un ordinateur portable, fourni par l’école. Mais l’appareil était très lent et l’élève n’a reçu aucun soutien pour l’aider à l’utiliser, déplore Mme L’écuyer. « On lui a dit : “Tiens, voici ton ordinateur, bonne chance !” », lance-t-elle. Sa mère a aussi dû se battre pour qu’émile ait accès au correcteur orthograph­ique qu’il utilisait au primaire, qu’on lui avait d’abord refusé.

« ENCORE DE LA RÉSISTANCE »

Émile est aujourd’hui en troisième secondaire. Il a reçu un nouvel ordinateur plus performant l’an dernier, mais n’a toujours pas accès à tous les logiciels d’aide qui lui ont été recommandé­s.

À l’institut des troubles d’apprentiss­age, la conseillèr­e pédagogiqu­e Madeleine Fauteux affirme qu’il « y a encore de la résistance, basée sur la méconnaiss­ance de ces outils » dans le réseau scolaire. De son côté, Jean Chouinard, conseiller pédagogiqu­e au Service national du RÉCIT en adaptation scolaire, rappelle que les ressources restent limitées. « Les écoles font leur possible », lance-t-il.

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