Le Journal de Quebec

Trois ans après, la France se souvient

Hommage aux victimes des attentats de janvier 2015

-

PARIS | (AFP) Le président français, Emmanuel Macron, a rendu hier un hommage très sobre — conforméme­nt au voeu des familles — aux victimes des attaques djihadiste­s à Paris contre l’hebdomadai­re satirique français Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, trois ans après les faits.

« Face au pire, il y a trois ans, la France montrait qu’elle était forte, car unie. N’oublions jamais que nous sommes une Nation qui se tient ensemble », a tweeté le chef de l’état dans l’après-midi.

L’hommage avait débuté en fin de matinée devant les anciens locaux du journal satirique dans l’est de Paris, où les frères Saïd et Chérif Kouachi avaient abattu onze personnes le 7 janvier 2015. Parmi les victimes, des figures emblématiq­ues de Charlie, comme son directeur et dessinateu­r Charb, les caricaturi­stes Cabu, Wolinksi, Tignous et l’économiste Bernard Maris.

UNE MINUTE DE SILENCE

Après la lecture des noms des morts, plusieurs gerbes ont été déposées devant ces anciens locaux et une minute de silence a été observée par les participan­ts à la cérémonie, aux visages fermés et graves.

Après l’hymne national, Emmanuel Macron a échangé longuement avec les familles des victimes. Le président français était accompagné de plusieurs ministres, de la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que de l’ex-premier ministre Manuel Valls. Plusieurs membres de l’équipe de Charlie Hebdo étaient également présents.

La même cérémonie s’est répétée quelques mètres plus loin, là où est tombé le policier Ahmed Merabet, tué par les frères Kouachi alors qu’il tentait de stopper les djihadiste­s dans leur fuite.

M. Macron s’est ensuite rendu au supermarch­é casher à la périphérie de Paris, cible le 9 janvier 2015 d’une attaque perpétrée par un autre jihadiste, Amédy Coulibaly, qui avait tué trois clients et un employé juifs. Le chef de l’état français a passé quelques minutes dans le magasin. Les principaux responsabl­es de la communauté juive de France étaient présents.

UN ESPRIT QUI S’EFFRITE ?

Hier, quelque dizaines de personnes se sont rassemblée­s à Paris à l’appel du Mouvement pour la paix et contre le terrorisme. Le 11 janvier 2015, plus de quatre millions de personnes étaient descendues dans les rues des grandes villes de France, suivant pour nombre d’entre eux le mot d’ordre « Je suis Charlie », en défense de la liberté d’expression. « L’esprit de Charlie semble s’effriter, mais nous ne pouvons oublier », a déclaré son délégué général, Alexandre Sebban.

Aujourd’hui, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, représente­ra M. Macron — en visite en Chine — pour un hommage à Clarissa Jean-philippe à Montrouge, au sud de Paris. Cette jeune policière, appelée pour un banal accident de la circulatio­n, avait été assassinée en pleine rue par Amédy Coulibaly le 8 janvier 2015.

De son côté, le chef de la droite française Laurent Wauquiez a tweeté : « N’oublions pas que lorsque la liberté d’expression est en cause, la France ne doit pas reculer ni se désarmer face à l’obscuranti­sme. »

 ??  ?? Le président français, Emmanuel Macron, et la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, se sont entre autres recueillis devant la plaque en mémoire du policier Ahmed Merabet, tué alors qu’il tentait de stopper les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo. PHOTO AFP
Le président français, Emmanuel Macron, et la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, se sont entre autres recueillis devant la plaque en mémoire du policier Ahmed Merabet, tué alors qu’il tentait de stopper les auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo. PHOTO AFP

Newspapers in French

Newspapers from Canada