Le Journal de Quebec

Des présidents pas si riches que ça

- FRANCIS HALIN

La majorité des patrons de PME gagnent moins de 73000 $ par année et sont trop coincés financière­ment pour payer leurs employés 15 $ l’heure, assure la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI).

« Au pays, deux propriétai­res de PME sur trois gagnent moins de 73 000 $ », tient à rappeler Simon Gaudreault, directeur des affaires économique­s à la FCEI, piqué au vif par les attaques du président de la FTQ, Daniel Boyer, de la semaine dernière.

Mercredi, le numéro un du syndicat de 600 000 travailleu­rs a ridiculisé l’écart de salaires grandissan­t entre patrons et employés, en tapant sur le clou du salaire minimum à 15 $ l’heure, lors de la présentati­on du bilan de la centrale à ses bureaux de Montréal.

« Quand tu as trois maisons un peu partout dans le monde, quatre chalets, cinq bateaux et six Mercedes... t’en as peut-être assez. Partage un peu, et permets à tes employés de gagner leur vie décemment », s’était-il indigné.

CLASSE MOYENNE

Cette vision des propriétai­res d’entreprise­s semble scandalise­r la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te. Selon elle, les patrons de PME québécoise­s font même partie de la classe moyenne.

Plus de 99 % des entreprise­s au Québec sont des PME, dont plus de la moitié ont cinq employés et moins, souligne la fédération.

« Il y a quatre fois plus de propriétai­res d’entreprise­s qui gagnent 40 000 $ par année que ceux qui gagnent 250 000 $ », relativise Simon Gaudreault, de la FCEI.

Plus encore, les salaires des chefs d’entreprise sont à prendre avec un grain de sel parce qu’ils consacrent bien plus de temps au travail. Pas moins de 41 % d’entre eux travaillen­t plus de 50 heures semaine... alors que c’est le cas pour seulement 6 % des employés, renchérit-il.

La FCEI rappelle enfin que les grandes bannières comme les Tim Hortons ou les Mcdonald’s sont souvent des franchisée­s en région et sont souvent détenues par des entreprene­urs locaux qui n’ont pas les reins aussi solides qu’ils en ont l’air.

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