Véhicule familial par excellence
Depuis une vingtaine d’années, la Honda Odyssey demeure une favorite des acheteurs de fourgonnettes à cause de son habitacle hautement polyvalent. La version 2018, qui inaugure une nouvelle génération, ne fait pas défaut à cette réputation.
La Honda Odyssey s’offre une refonte pour 2018. Véhicule familial par excellence, son constructeur propose une nouvelle version inaugurant sa cinquième génération avec des retouches esthétiques et des nouveautés techniques.
Les habitués remarqueront que le pro- fil de ce véhicule demeure familier. Les changements sont une habile évolution du style du modèle antérieur, dont les origines remontent à 2010. Les designers de Honda ont préservé l’échancrure de la ceinture de caisse, qualifiée « d’éclair », qui est devenue la nouvelle signature de l’odyssey au cours des dernières années. Cette fois, par contre, ils ont astucieusement intégré les rails des portes latérales coulissantes à l’architecture du véhicule, si bien qu’ils paraissent inexistants. Comparativement au modèle antérieur, aussi, les flancs de la carrosserie ont des formes plus sculptées.
Pour sa part, le bouclier frontal conserve une forme plongeante avec un capot court. Sa calandre cache cependant des volets à fermeture active destinés à optimiser la consommation de carburant à vitesse de croisière. Cette affirmation du constructeur, il faut la croire sur parole puisque la masse du vé- hicule, soit 2 t, demeure essentiellement la même, tout comme la consommation, du moins si on se fie aux cotes publiées par Ressources naturelles Canada.
Le design de cette portion frontale rend encore plus évident le concept de « l’aile volante » introduit avec l’odyssey antérieure. Cet effet visuel provient des grosses moulures chromées qui dominent la calandre et surplombent les nouveaux blocs optiques, dont l’apparence s’harmonise à cette « aile ». Dans le cas de la version Touring, la plus chère de la gamme, ces blocs optiques sont dotés de nouveaux projecteurs à DEL très puissants.
Les férus de cette fourgonnette auront aussi remarqué que les dimensions des roues en alliage ont changé. Tous les modèles, sauf la Touring, ont maintenant des roues de 18 po au lieu de 17, alors que cette dernière se pare de roues de 19 po plutôt que 18. C’est très élégant, certes, mais ces nouvelles dimensions engendrent des frais additionnels lorsque vient le temps d’acheter des pneus d’hiver, le prix de ces derniers étant directement lié à leur taille. Ce changement a également un impact sur le rayon de braquage du vé- hicule, qui passe de 5,6 à 6,1 m. Ce détail rappelle que l’odyssey, qui est aussi longue qu’un Chevrolet Tahoe (5 m), n’est pas un exemple de manoeuvrabilité, une particularité plus évidente encore lorsqu’il faut garer cette fourgonnette dans un espace exigu.
Assemblée à l’usine Honda de Lincoln, en Alabama, l’odyssey 2018 conserve donc des dimensions très proches de celles du modèle qu’elle remplace. La carrosserie a allongé de seulement 8 mm, alors que sa largeur et sa hauteur ont augmenté respectivement de 20 et 30 mm. L’empattement de 3 m reste inchangé, mais la garde au sol (148 mm) a diminué de 3 mm, ce qui facilite un peu plus l’embarquement, une qualité de longue date de cette fourgonnette.
TOUJOURS AUSSI POPULAIRE
Troisième modèle de fourgonnette le plus vendu dans un créneau en déclin, l’odyssey talonne (dans l’ordre) la Dodge Grand Caravan et la Toyota Sienna au palmarès canadien des ventes. La Chrysler Pacifica et la Kia Sedona suivent respectivement au quatrième et au cinquième rangs.
Le modèle 2018 a toujours un V6
de 3,5 L qui entraîne les roues avant (Honda n’offre pas de transmission intégrale, comme le fait Toyota pour la Sienna). L’odyssey utilise ce type de moteur depuis le lancement de sa seconde génération, en 1998. Pour cette nouvelle mouture, toutefois, ce V6 adopte un taux de compression plus élevé et un système d’injection directe, qui se substitue à un système multipoint. Le conducteur retire de ce moteur modernisé 32 ch additionnels et un couple légèrement accru (+12 lb-pi) ; des gains difficiles à cerner puisque l’odyssey 2018 accélère de 0 à 100 km/h en 7 s et des poussières, comme sa devancière. Qu’il suffise toutefois de préciser qu’elle le fait avec une grande souplesse, qualité que lui procurent les deux boîtes de vitesses proposées par le constructeur. L’odyssey Touring, le modèle dont nous avons fait l’essai, inaugure une nouvelle boîte automatique à 10 rapports, alors que les autres versions de la gamme partagent la boîte à 9 rapports des utilitaires Honda Pilot et Acura MDX.
Il est intéressant de noter que ce moteur fait également usage de deux systèmes servant à réduire sa consommation. Le premier est un variateur de cylindrée, qui lui permet de fonctionner avec seulement deux ou trois cylindres lorsque le véhicule roule à vitesse moyenne ou élevée constante ; un système qui fonctionne de manière particulièrement transparente. Le second est un dispositif d’arrêt-démarrage au ralenti qui, toutefois, est réservé à la version haut de gamme Touring ; un dispositif qui, de plus, devient inopérant par basse température.
Or, selon les cotes publiées par Ressources naturelles Canada, seule la version Touring s’avère vaguement favorisée par cette quincaillerie et sa boîte de vitesses. Sa consommation moyenne est d’un dixième de litre inférieure à celle des autres versions de la gamme qui, elles, affichent la même cote moyenne qu’une Odyssey 2017. Tous ces changements techniques en valent-ils la peine ?
AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR POLYVALENT
À tout le moins, la nouvelle Odyssey conserve la grande polyvalence qu’on lui attribuait déjà ; une qualité qui explique la popularité soutenue dont elle jouit depuis l’apparition de la première Odyssey, en 1995. L’empattement très long de son châssis lui donne une habitabilité impressionnante. Les places avant et centrales procurent un confort princier à leurs occupants, alors que la banquette arrière, comme pour la plupart des véhicules à 7 et 8 places, convient plutôt à de jeunes enfants en raison du dégagement limité au niveau des pieds et des jambes. Une nouvelle conception du siège central, appelée Magic Slide, facilite toutefois l’accès à ces places arrière.
Le coffre, par ailleurs, est gargantuesque. Lorsqu’on replie les sièges des deux rangées arrière, on dispose d’environ 4000 L de volume utile, une cote comparable à celle de ses rivales, mais nettement supérieure à ce que donne n’importe quel utilitaire aussi encombrant. Même un Chevrolet Suburban ne peut faire mieux !
Lorsque les deux sections de la banquette arrière sont en place, une cavité aménagée dans la partie arrière du plancher permet de transporter une quantité impressionnante de bagages. C’est dans cet espace que les deux sections de cette banquette se recroquevillent sans effort pour donner un plancher plat qu’il est possible de nettoyer sans difficulté, puisque toutes les versions, sauf la LX d’entrée de gamme, sont munie d’un aspirateur Hondavac embarqué de série. Original !