Biglittlelies sort grande gagnante
La série signée par Jean-marc Vallée remporte quatre Golden Globes
Au cours d’une cérémonie des Golden Globes socialement engagée qui s’est transformée en vibrante célébration des femmes, Big Little Lies de Jean-marc Vallée a répété son exploit des Emmy en survolant la compétition.
La série-événement du réalisateur québécois a dominé chacune des catégories dans lesquelles elle était nommée, amassant quatre trophées. Le travail de Vallée a été salué à plusieurs reprises durant la soirée, notamment par David E. Kelley. Sur scène pour accepter le prix de Meilleure minisérie, le créateur de l’adaptation du roman de Liane Moriarty a déclaré : « Cet homme, Jean-marc Vallée, a réalisé chacun des épisodes. Il y a mis tout son coeur. Il a élevé chaque page, chaque performance… Nous sommes extrêmement reconnaissants. »
Sans surprise, Nicole Kidman a été sacrée meilleure actrice dans une minisérie pour son portrait d’une femme victime de violence conjugale. Comme elle l’avait fait quatre mois plus tôt aux Emmy Awards, la star australienne a vanté les mérites de Vallée. « Je parle au nom des cinq actrices de Big Little Lies. Nous ne serions pas ici ce soir — et la série ne serait pas aussi bonne qu’elle l’est — sans le brio de Jean-marc Vallée et David E. Kelley. »
En clin d’oeil au thème non officiel du gala, l’égalité homme-femme, la lauréate a également exprimé un souhait qui semble avoir résonné fort au Beverly Hilton Hotel, où était réuni le gratin hollywoodien. « J’espère qu’avec les histoires que nous racontons, nous pouvons provoquer un changement. Gardons la conversation vivante. »
Big Little Lies ( Petits secrets, grands mensonges) a également dominé les catégories réservées aux acteurs de soutien grâce au jeu d’alexander Skarsgard et de Laura Dern, qui a qualifié Jean-marc Vallée de « leader sans peur ».
Ailleurs en télévision, deux autres productions articulées autour de personnages féminins, The Handmaid’s Tale ( La servante écarlate) (drame) et The Marvelous Mrs. Maisel (comédie) ont triomphé. En cinéma, les films Three Billboards Outside Ebbing, Missouri et Lady Bird ont respectivement été couronnés Meilleur drame et Meilleure comédie.
UN GALA ENGAGÉ
Les scandales d’inconduite sexuelle qui secouent Hollywood depuis cet automne ont teinté ces 75es Golden Globes. Seth Meyers a d’ailleurs livré un discours fortement politisé en ouverture. Le ton était moins frivole qu’au cours des dernières années. L’animateur et humoriste a frappé fort à quelques reprises, notamment quand il s’est attaqué à Harvey Weinstein, le roi déchu de Hollywood, contre qui pèse une tonne d’accusations d’agression sexuelle.
« Harvey Weinstein n’est pas ici ce soir. Mais il sera de retour dans 20 ans, quand il deviendra la première personne à être huée durant le segment in memoriam », a déclaré Meyers devant les rires étouffés du parterre.
D’oprah Winfrey à Frances Mcdormand, en passant par Allison Janney et Elisabeth Moss, les gagnantes ont lancé des messages durant toute la soirée.
TAPIS ROUGE HORS NORME
Le gala a été précédé d’un tapis rouge hors norme. Comme prévu, les stars s’étaient toutes habillées en noir pour protester contre les violences sexuelles, manifester leur solidarité envers les victimes des prédateurs et générer une discussion. Plusieurs actrices étaient également accompagnées d’activistes. Finaliste pour The Post, Meryl Streep a défilé aux côtés d’ai-jen Poo, une militante reconnue qui dirige l’alliance nationale des travailleurs domestiques.
Pour une rare fois, les questions des animateurs de NBC n’étaient pas articulées autour des tenues des actrices, mais plutôt autour du mouvement Time’s Up, lancé au début du mois par plus de 300 femmes d’hollywood pour en finir avec le harcèlement sexuel.