Le Journal de Quebec

En attendant le vrai bilan

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Marc Bergevin l’a dit dans son préambule précédant la période de questions. C’est au printemps qu’il procédera au véritable bilan de la saison du Canadien. On pourrait ajouter : s’il est encore l’homme de confiance de Geoff Molson à ce moment-là. Les choses pourraient changer si l’équipe ratait les séries pour une deuxième fois en trois ans.

Car c’est dans ce temps-là que le propriétai­re d’une équipe y va d’une analyse en profondeur. Aucun entreprene­ur n’apprécie voir sa marge de profits baisser.

Quand les abonnés de saison se font tirer l’oreille pour renouveler leur contrat, l’inquiétude s’installe.

Bergevin sait très bien comment ça fonctionne. Il l’a vu à Chicago lorsque les Blackhawks n’allaient nulle part.

Pour le moment, il demeure bien en selle. Il ne fallait donc pas s’attendre à ce qu’il s’immole devant nos yeux lorsqu’il a fait l’analyse de la première moitié de saison de sa formation avant le match d’hier soir contre les Canucks de Vancouver.

ACTE DE FOI

Bergevin ne s’est pas blâmé comme il l’avait fait alors que l’absence de Carey Price se prolongeai­t il y a deux ans. Il ne s’est pas montré trop sévère à l’endroit des joueurs qu’il a acquis l’été dernier.

De Karl Alzner, le seul qu’il a nommé, il a dit que le vétéran défenseur n’avait pas répondu aux attentes en première moitié de saison. Mais il devait ajouter que si Alzner jouait mieux durant la deuxième portion du calendrier, les chances du Canadien de se qualifier pour les séries ne s’en trouveraie­nt que meilleures.

Parce que Bergevin n’a pas fait un trait sur la saison. Ça aussi, il fallait le prévoir. Le directeur général du Canadien dont l’équipe accuse un retard de huit points sur la dernière place donnant accès aux séries ne pouvait dire en ce début de janvier qu’il avait jeté l’éponge. Appelons ça un acte de foi. Ça me rappelle une déclaratio­n que Bob Gainey m’avait faite avant le début d’une saison alors que son équipe constituai­t un point d’interrogat­ion.

« Tout ce que j’ai à offrir aux amateurs, c’est la foi », m’avait-il répondu quand je lui avais demandé s’il avait un message à envoyer aux fans.

PÉRIODE DÉTERMINAN­TE

Bergevin a fait la même chose hier soir. Il a dit qu’il allait se battre jusqu’à la dernière minute.

Ça pourrait vouloir dire jusqu’au 26 février, date limite des transactio­ns dans la LNH cette saison. Dans sept semaines, on aura le portrait réel de la situation, sans doute avant.

Si l’écart séparant le Canadien du tableau des séries s’accentue, Bergevin deviendra vendeur. Max Pacioretty pourrait très bien partir.

Si, au contraire, le Tricolore s’approche suffisamme­nt d’une place dans les séries, Bergevin va aller chercher du renfort.

Ce n’est pas ce que les amateurs souhaitant une reconstruc­tion de l’organisati­on veulent entendre. Parce que pour ceux-là, la patience a excédé leur limite depuis longtemps. Ils sont comme les gens désabusés de la politique.

Le Canadien, ils n’y croient plus.

PAS DE RECONSTRUC­TION

Bergevin a déclaré qu’il ne faut pas grand-chose pour transforme­r une équipe. Il estime qu’artturi Lehkonen, Charles Hudon, Nikita Scherbak, Victor Mete et Charlie Lindgren représente­nt de bons joueurs d’avenir pour son organisati­on.

Il a parlé de l’avalanche du Colorado qui est en position de prendre part aux séries cette année après avoir terminé au dernier rang du classement général avec une maigre récolte de 48 points.

Sauf que le Canadien ne mise pas sur des attaquants de la trempe de Nathan Mackinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog.

Par contre, l’avalanche n’est pas aussi proche de la coupe Stanley qu’elle aurait pu le penser quand elle a commencé à rebâtir. On peut dire la même chose des Oilers d’edmonton que l’on voyait en finale le printemps prochain.

Ils pourraient se retrouver dans le même bateau que le Canadien en avril avec des joueurs comme Connor McDavid, Leon Draisaitl et Ryan NugentHopk­ins dans leurs rangs. C’est bien pour dire, mais bon. On se fiche bien de ce qui se passe avec les Oilers. C’est le Canadien qui nous intéresse et depuis trois ans maintenant, cette organisati­on stagne.

Il faut que ça change.

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY De Karl Alzner, Marc Bergevin a dit hier qu’il n’avait pas répondu aux attentes en première moitié de saison.
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