Le Journal de Quebec

Constat d’échec

- PIERRE DUROCHER Pdurocherj­dm

Il n’est jamais facile pour un directeur général d’admettre ses fautes. Marc Bergevin l’a fait partiellem­ent au cours de son bilan de mi-saison.

Avant d’assister à cette victoire de 5 à 2 contre les Canucks qui permet à ses joueurs de partir le coeur un peu plus joyeux pour une pause de cinq jours, Bergevin a longuement répondu aux questions des journalist­es. On l’a senti un brin nerveux au départ, mais il a bien composé avec ce supplice (!) traditionn­el de la mi-saison.

Bergevin a pris soin de nous dire qu’il n’a pas jeté l’éponge (il ne fallait pas s’attendre à autre chose de sa part) et qu’il a la couenne dure devant l’avalanche de critiques qui déferle sur lui. « Je suis un fighter et je vais me battre jusqu’au bout », a-t-il lancé, tout en ajoutant que la marge de manoeuvre pour obtenir une place dans les séries est très mince.

Il a reconnu que Jonathan Drouin n’est pas à sa place au centre et que la synergie souhaitée avec Max Pacioretty ne s’est pas concrétisé­e. Si Drouin est employé au centre du premier trio, c’est parce que Claude Julien n’a pas d’autre option.

« Dans un monde idéal, Drouin est un ailier, a commenté Bergevin. Pour le moment, il occupe la position où il peut le plus aider l’équipe. On réalise qu’il n’est pas à la position idéale pour se justifier, mais il apprend beaucoup. Le jour où il retournera à l’aile, il sera le joueur qu’il peut être. »

En d’autres mots, Drouin est là par défaut, en attendant l’arrivée d’un joueur de centre numéro un. Bergevin est en poste depuis plus de cinq ans et il n’a toujours pas trouvé la solution pour corriger la principale lacune du club. C’est donc un constat d’échec pour lui et ça pourrait lui coûter son poste à la fin de la saison. Il ne peut rien promettre aux partisans.

LES DÉPARTS DE MARKOV ET DE RADULOV

Bergevin a été questionné au sujet d’andreï Markov, dont les services manquent beaucoup au Canadien. Il a parlé d’un problème de communicat­ion avec le vétéran défenseur lors des négociatio­ns de contrat. Il me semble qu’une telle situation n’aurait jamais dû se produire, surtout que ce n’est pas le budget qui manque à Montréal.

Le public aurait aimé que Bergevin admette que la direction a mal évalué un personnel de défenseurs trop souvent incapables de relancer l’attaque, mais c’était trop demander comme aveu.

Au cours de ce point de presse, il n’a jamais été question du départ d’alexander Radulov, qui totalise déjà 38 points, dont 16 buts, avec Dallas. Je sais qu’il n’était pas facile pour le Canadien de répondre aux demandes contractue­lles de Radulov, mais n’est-ce pas la responsabi­lité d’un directeur général de s’assurer de garder ses meilleurs joueurs, surtout ceux que les amateurs apprécient le plus ?

Je m’ennuie de Radulov, ce joueur productif et enthousias­te, capable de transmettr­e son dynamisme à ses coéquipier­s. Si Radulov était toujours à Montréal, Pacioretty aurait quelques buts de plus à sa fiche tandis que le Canadien aurait possibleme­nt dix points de plus au classement. Et le bilan de mi-saison de Marc Bergevin aurait été bien différent...

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