Le Journal de Quebec

LA FOI AVANT LA RECONSTRUC­TION

« Je vais me battre jusqu’à la dernière minute », dit Marc Bergevin d

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm

Marc Bergevin sait que son équipe aura une ascension aussi pénible et abrupte que celle du mont Everest pour atteindre les séries. À la mi-saison, cet objectif devient de plus en plus illusoire. Malgré cette réalité, le directeur général du Canadien a l’intention de s’accrocher à un mince espoir.

Avant la visite des Canucks de Vancouver au Centre Bell, Bergevin a fait un bilan des 41 premières rencontres de son équipe.

« Moi, je suis un fighter et je vais me battre jusqu’à la dernière minute, a lancé le DG du CH. J’attends la même chose de mes joueurs et des entraîneur­s. Aujourd’hui, on se retrouve dans une situation difficile. Mais l’espoir n’est pas perdu. On n’a pas jeté l’éponge. C’est certain qu’on a beaucoup de pain sur la planche pour se rendre dans les séries. Pendant les 41 prochains matchs, on va évaluer l’équipe de près et prendre les décisions nécessaire­s pour le court et le long terme de l’organisati­on. »

UN MOT QUI FAIT PEUR

Quand Bergevin parle des décisions à court et long terme pour le bien de son équipe, le DG se tient loin d’un mot important. Il n’aime pas trop le concept d’une reconstruc­tion.

« Il n’y a aucune garantie maintenant, a rappelé Bergevin en répondant à une question sur une possible reconstruc­tion. Il y a une loterie pour le repêchage. L’an dernier, l’avalanche a terminé au dernier rang, mais ils ont repêché seulement en 4e position. Les Flyers ont grimpé de plusieurs rangs [13e à 2e]. Ce n’est plus comme avant où tu repêchais selon ton rang en fin de saison. Et parfois, il n’y a pas un centre de franchise ou un défenseur de franchise au repêchage. »

Les Maple Leafs de Toronto ont opté pour une reconstruc­tion. Ils ont amorcé ce virage avec l’embauche de Brendan Shanahan au poste de président au mois d’avril 2014.

Un an plus tard, Shanahan a réalisé un grand coup en attirant Lou Lamoriello dans le siège de DG et Mike Babcock comme entraîneur en chef. C’était le début d’une nouvelle ère à Toronto. Et ce changement a pris forme avec l’arrivée d’un véritable président. À Montréal, Geoff Molson aurait probableme­nt intérêt à songer à engager un homme de hockey pour remplir cette responsabi­lité.

Les Leafs auront patienté pendant une décennie, mais ils ont fini par replacer l’équipe sur les rails avec de bons choix au repêchage. Les Auston Matthews, Mitchell Marner et William Nylander ont dynamisé l’équipe.

UNE PAUSE À LA PLACE D’UNE RECONSTRUC­TION

Bergevin préfère parler d’une interrupti­on ( reset en anglais) à la place d’un rebâtir son équipe de fond en comble. Carey Price et Shea Weber représente­nt le coeur du noyau du Tricolore pour encore plusieurs saisons. Même s’ils ont respective­ment 30 ans et 32 ans, Bergevin considère qu’il peut toujours assembler son équipe autour d’eux.

« Je crois que oui, a-t-il répondu. Il y a des gardiens dans la LNH qui sont dans la mi-trentaine et ils ont encore de très bons résultats. Carey n’est pas encore à cet âge et c’est la même chose pour Shea. Je consi- dère que Shea apporte plusieurs éléments intangible­s à notre équipe. Il est un pilier pour nous. »

JUSTE DES RUMEURS

Fidèle à ses habitudes, Bergevin a refusé de commenter les rumeurs d’échange pour son capitaine, Max Pacioretty.

« Depuis le jour 1, je n’ai jamais parlé de transactio­n sur la place publique que ce soit positif ou négatif, vrai ou pas vrai, a-t-il dit. Alors, je n’embarque pas dans les noms de joueurs. Max sera le premier à te dire qu’il a connu une première moitié difficile. On s’est assis ensemble, on en a parlé. »

La machine à rumeurs a également frappé Bergevin au cours des dernières semaines. Guy Carbonneau a même déclaré que le DG pourrait perdre son poste à la fin de la saison. Avec un contrat en poche jusqu’à la fin de la saison 2021-2022, Bergevin ne semble pas trop nerveux pour son avenir personnel avec l’équipe.

« Quand j’ai accepté le siège de DG à Montréal, je savais que ça venait avec la critique, a-t-il expliqué. C’est la même chose pour les entraîneur­s. Que ce soit Claude Julien, Michel Therrien ou Jacques Martin. Et c’était la même histoire pour Pierre Gauthier, qui était DG avant moi.

« Pour être dans ce siège, tu as besoin d’avoir la peau épaisse [couenne dure]. Et tu peux me croire, j’ai la peau épaisse. Je suis conscient qu’il y a des personnes dans cette pièce qui me critiquent. Mais c’est correct, ils le font au niveau profession­nel, pas personnel. Je n’ai aucun problème avec ça. Au niveau personnel, nous sommes tous de bonnes personnes et nous voulons le bien de l’équipe. Mais à court terme, ma concentrat­ion est sur l’équipe à court et long terme et je ne pense à rien d’autre. »

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