Le Journal de Quebec

Une équipe de milieu de peloton

- JONATHAN BERNIER

À moins d’un revirement de situation utopique, le Canadien ratera les séries éliminatoi­res pour la deuxième fois sous l’ère Bergevin. La première fois, le directeur général avait pris une partie du blâme en admettant qu’il avait peutêtre surévalué son équipe.

Bien que l’équipe croupisse au 14e rang de l’associatio­n de l’est et au 28e rang du classement général, Bergevin a refusé de faire une déclaratio­n similaire.

« Au camp, j’avais dit qu’en restant en santé, on aurait une équipe capable de se battre avec les équipes du milieu [de peloton]. Je ne pense pas avoir surévalué l’équipe en disant ça », a-t-il martelé.

Bien sûr, Bergevin faisait référence à l’absence de 10 matchs de Carey Price (qui était l’ombre de luimême avant cette mystérieus­e blessure au bas du corps), à celle de 16 rencontres d’artturi Lehkonen et à celle de Shea Weber, dont le retour au jeu n’est prévu qu’après la pause du match des étoiles. Jusqu’à présent, le défenseur a raté 15 rencontres, dont les neuf dernières.

PERSONNE N’EST PARFAIT

Était-il question aussi de celle de David Schlemko, blessé dès le premier entraîneme­nt du camp et dont le retour au jeu ne s’est effectué que le 29 novembre ? Difficile à dire...

Schlemko fait partie des huit joueurs que Bergevin a acquis par le marché des joueurs autonomes ou celui des transactio­ns au cours de la saison morte. Des acquisitio­ns qui, pour la plupart, sont loin d’avoir répondu aux attentes. Une réalité devant laquelle l’homme de hockey de 52 ans ne s’est pas défilé.

« C’est certain qu’il y a des joueurs qui n’ont pas été à la hauteur des attentes de l’organisati­on et même de leurs propres attentes. [Ales] Hemsky a eu un début de saison difficile. Mais il n’a joué que sept matchs, alors c’est difficile de juger sur une saison complète. Dans le cas de Karl [Alzner], je pense que lui-même dirait que le meilleur est devant lui. Ses performanc­es ne sont pas à la hauteur de ses attentes ni des nôtres.

« Est-ce que comme DG j’ai fait des erreurs ? Oui, a-t-il reconnu. Mais est-ce que j’ai fait de bons coups ? Oui. C’est ça la réalité d’un DG. Tu essaies de faire plus de bons coups que de mauvais. Mais quand tu fais une transactio­n, tu n’as pas de boule de cristal et il y a toujours un risque. Mais dans l’ensemble, je suis fier de ce qu’on a fait. »

DOSSIER MARKOV : LA VERSION DU DG

Au chapitre des mouvements de personnel de la saison estivale, les négociatio­ns menées sans succès avec Alexander Radulov et Andreï Markov ont fait couler beaucoup d’encre, rendant même plusieurs partisans furieux.

« Oui, la perte d’andreï nous a fait mal », a souligné Bergevin, faisant référence à la production de son équipe. D’ailleurs, on voulait le garder à Montréal. On ne l’a pas sorti à coups de pieds. Il en a décidé autrement. »

D’ailleurs, Bergevin a tenu à revenir sur l’épisode qui a mis fin à l’associatio­n de 16 saisons entre le Canadien et Markov. Une conclusion qui avait grandement déplu au défenseur russe. Lors d’une visite de l’auteur de ces lignes à Kazan, au mois de décembre, l’arrière de 39 ans avait même qualifié de manque de respect la façon dont ces discussion­s avaient été menées.

« C’est rare que tu négocies directemen­t avec un joueur. C’est la première fois de ma carrière que ça m’arrivait. Et comme vous le savez, Andreï est un homme de peu de mots. C’est difficile de communique­r, a déclaré Bergevin. C’est dommage qu’il ne se soit pas senti respecté, car ce n’était pas notre intention. L’organisati­on l’a toujours respecté. Je suis convaincu que s’il avait eu un agent, il n’aurait pas ressenti la même chose. »

Néanmoins, ça demeure une bien triste fin.

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