Le Journal de Quebec

Saints et Jaguars au tour suivant

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Drew Brees n’est pas médecin et ne sauve pas de vies. Mais même à 38 ans, le quart-arrière a encore le don inouï de disséquer une défensive tel le plus méthodique des chirurgien­s. Le doyen des Saints est surtout un docteur en opérations football qu’il fait toujours bon de voir à l’oeuvre.

Après un duel entre Bills et Jaguars lors duquel les deux quarts-arrière ont redéfini la médiocrité, Brees a enfilé son sarrau et sorti son scalpel pour dépecer les Panthers.

À maintes reprises cette saison, les Saints se sont établis comme une équipe moins en finesse, davantage axée sur un jeu au sol physique et sur l’une des défensives les plus améliorées du circuit.

Statistiqu­ement parlant, Drew Brees est demeuré parmi l’élite à sa position, mais on ne le voyait plus, comme par le passé, gagner des matchs à lui seul. La victoire d’hier face aux Panthers prouve que le vétéran est encore capable. Et pas à peu près !

Brees a complété 69,7 % de ses passes pour 376 verges et deux touchés. À plusieurs reprises, dans des couverture­s serrées, il a positionné le ballon là où seuls ses receveurs avaient la moindre chance d’y toucher. Il n’aura jamais la faculté d’éradiquer le cancer, mais les demis de coin, ça oui !

EFFORT LOUABLE

Les Panthers ont pourtant dominé au chapitre du temps de possession et des opportunit­és d’inscrire des points avec quatre présences dans la zone payante. Brees a été appuyé par seulement 41 verges au sol, dans ce qui s’est avéré la plus faible récolte des Saints cette saison.

Il a ainsi signé son septième match de plus de 300 verges en séries. Son vis-à-vis Cam Newton, il faut l’admettre, a aussi joué un solide match et le duel enflammé était sublime à voir.

La défensive des Saints a pour sa part connu ses ratés, mais s’est dressée au bon moment, en toute fin de match, pour sauver les Saints d’une décision douteuse de leur entraîneur-chef Sean Payton, qui a décidé d’y aller sur un quatrième essai et deux verges à franchir au milieu du terrain. Certains parleront d’audace, mais imaginez un instant si la saison des Saints avait pris fin sur cette note…

Plusieurs amateurs se rangeront derrière Brees pour le reste des séries. Difficile de ne pas avoir un faible pour les vétérans de son acabit. Ou plutôt les grands docteurs, devrais-je dire.

LONGUE ATTENTE VAINE

Dans le premier duel de la journée, le premier réflexe était de se dire que les Bills ont attendu les séries pendant 18 ans pour pas grand-chose. Allons toutefois un peu plus loin.

Les fondations d’une bonne défensive sont à peu près en place et les Bills devraient demeurer compétitif­s pour les années à venir.

Je l’ai toutefois écrit et dit sur plusieurs tribunes, ils n’iront pas plus loin avec Tyrod Taylor au poste de quart.

Taylor s’est encore une fois accroché indûment au ballon, demeure souvent figé sur sa première lecture et n’a pas la moindre précision sur les passes longues.

Si Lesean Mccoy avait été en santé, ils avaient toutes les chances de battre les Jaguars. Ce n’était pas le cas et Mccoy a tout de même récolté 45 % des gains offensifs des Bills. L’histoire se répète encore et encore. Un changement s’impose aux commandes de cette attaque prévisible.

Cela dit, il faut saluer une autre brillante performanc­e défensive des Jaguars. La pression régulière sur Taylor a même fini par lui faire voir quelques fantômes à force de se faire pourchasse­r.

Blake Bortles est devenu au passage le premier quart-arrière depuis le regretté Steve Mcnair, en 1999, à gagner un match de séries avec moins de 100 verges aériennes malgré plus de 20 tentatives de passes. Et ça n’a rien d’un compliment. Ses coéquipier­s en défensive ne devraient plus payer un repas de leur vie.

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