Le Journal de Quebec

Quelques jours pour signaler les trop-payés de Phénix

Les montants bruts remboursés après le 19 janvier

- Pierre-paul Biron l Pierrepaul­biron

Les employés de la fonction publique canadienne ayant reçu des montants en trop en 2017 dans la foulée du scandale Phénix n’ont plus que quelques jours pour signaler les trop-payés, sans quoi ils devront rembourser plus que l’argent reçu, une aberration selon leur syndicat.

Le gouverneme­nt canadien est clair, tout employé de la fonction publique qui ne déclarerai­t pas un trop-payé avant la fin du mois devra rembourser le montant brut de celui-ci.

« Dans le fond, le gouverneme­nt demande aux travailleu­rs de lui avancer de l’argent jusqu’à la période d’impôts, c’est inacceptab­le. Que le gouverneme­nt s’organise lui-même avec ses erreurs », clame Magali Picard, vice-présidente exécutive régionale de l’alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC).

MILLIERS DE DOLLARS

Selon Mme Picard, les montants des trop-payés vont jusqu’à 30 000 $ pour certains employés. Si ceux-ci devaient rembourser des montants bruts, ce sont plus de 10 000 $ que ces fonctionna­ires devraient sortir de leur poche en attendant de recevoir un ajustement fiscal.

L’AFPC accuse aussi le gouverneme­nt de ne pas laisser assez de temps aux travailleu­rs pour signaler les montants versés en trop. Le syndicat a reçu une note du Conseil du Trésor le 22 décembre dernier annonçant que son service de paie devait être avisé avant le 19 janvier prochain. « Et en plus, leurs employés n’étaient même pas prêts à recevoir les appels. Personne n’était au courant des procédures. Plus ça va, pire c’est », fustige Magali Picard.

Services publics et Approvisio­nnement Canada a confirmé au Journal ne pas avoir pu répondre aux demandes dès le 22 décembre. Le ministère spécifie avoir réglé le problème vendredi dernier, ce qui laissait précisémen­t 14 jours aux employés touchés pour contacter le service de paie et compléter la démarche.

IMPACTS IMPORTANTS

Simon Richard, un employé de la Défense nationale contraint de rembourser le montant brut de trop-payés en 2016, est bien placé pour comprendre ce à quoi s’exposent des milliers de fonctionna­ires à nouveau cette année. « Peu importe la situation, à peu près personne n’a autant d’argent à avancer », raconte le père de famille à qui on avait versé en trop 20 000 $ brut.

« Mon salaire 2016 était beaucoup trop élevé sur mes documents d’impôt. Si on me déclare 20000 $ de plus, mes tarifs de garde sont augmentés, mes allocation­s familiales sont diminuées, je paie plus d’impôt, tout déboule à partir de ça », raconte le fonctionna­ire qui déplore que le gouverneme­nt continue de procéder de cette façon.

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