Le Journal de Quebec

Un meurtre à la roulette russe lui coûtera 13 ans

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s a écopé hier de 13 ans de pénitencie­r pour avoir tué son ami en jouant à la roulette russe, lors d’une soirée où l’on consommait cannabis et alcool.

« L’accusé a, au bas mot, été très négligent. Il a mis quelques balles dans l’arme et il a tiré en sachant qu’il y avait une possibilit­é qu’un coup de feu soit tiré », avait expliqué le procureur Louis Bouthillie­r lors d’une précédente audience à la cour.

Le drame est survenu en août 2011 dans l’appartemen­t de l’accusé Toru Syed, après que des amis proches furent venus le visiter.

« Il avait l’air déprimé, fatigué, triste et fâché, indique le résumé des faits obtenus par Le Journal. Il pleurait et avait une arme à feu dans sa poche. Il n’arrêtait pas de dire que sa vie était un gâchis. »

Au cours de la soirée, tout le monde a consommé de l’alcool et du cannabis, pendant que les amis de Syed tentaient de lui remonter le moral.

À un moment, Syed a mis des balles dans son revolver, l’a pointé sur sa tête et a appuyé deux fois sur la détente, mais aucun coup n’est parti.

« Quand l’accusé a fait tourner le barillet, un ami a vu qu’il y avait trois balles sur une possibilit­é de cinq », lit-on dans le résumé conjoint des faits.

Plus tard, l’état de Syed s’est aggravé. Il a attrapé son ami Rakib Ullah Mohammed, lui a mis le revolver sur la tête et lui a demandé qui étaient ses ennemis, et qui voulait le tuer.

INTOXICATI­ON

Syed a ensuite appuyé sur la détente, mais, cette fois, le coup est parti. Selon ceux qui se trouvaient sur les lieux, Syed a semblé choqué. Il était, à ce moment, intoxiqué au crack et à l’alcool.

« C’était plus ou moins de la roulette russe », a expliqué Me Bouthillie­r.

D’abord accusé de meurtre, Syed a finalement plaidé coupable à une accusation réduite d’homicide involontai­re.

À la suggestion du procureur et de l’avocate de la défense Cristina Nedelcu, la juge Julie Riendeau a condamné Syed à 13 ans de pénitencie­r. La juge a pris en compte la négligence de l’accusé et le fait qu’il avait consommé drogue et alcool ce soir-là, mais aussi le fait qu’il ait finalement plaidé coupable, évitant ainsi la tenue d’un procès.

Compte tenu de la détention préventive comptabili­sée en « temps et demi », il lui reste environ trois ans et trois mois à purger.

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