Le Journal de Quebec

Le ministre Blais demande des comptes à un haut fonctionna­ire

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Le ministre de l’emploi, François Blais, demandera des comptes au président d’une commission sous son autorité qui a reconnu sa culpabilit­é lundi à des accusation­s en lien avec des inconduite­s sexuelles.

Florent Francoeur, actuelleme­nt payé près de 185 000 $ à titre de président de la Commission des partenaire­s du marché du travail, a entretenu des liaisons secrètes avec des employées alors qu’il était à la tête l’ordre des conseiller­s en ressources humaines. Il risque maintenant la radiation à vie de l’organisati­on qu’il dirigeait jusqu’en 2015.

APPRIS DANS LEJOURNAL

Au bureau du ministre Blais, de qui relève M. Francoeur, la nouvelle rapportée par Le Journal hier a créé la surprise.

Des démarches ont été entreprise­s hier, notamment auprès du comité exécutif de la Commission qui « va poser certains gestes dans les prochaines heures, dans les prochains jours », soutient son directeur de cabinet, Stéphane Gosselin. « Le ministre, à la lecture de l’article, avait beaucoup de questions », affirme-t-il. Lorsque Florent Francoeur a été nommé président de la Commission de façon permanente en décembre 2015 après avoir démissionn­é de son ordre profession­nel, l’enquête du syndic était déjà amorcée depuis juin. Des informatio­ns que M. Blais n’avait pas lorsqu’il a soumis sa recommanda­tion au Conseil des ministres, mentionne son chef de cabinet. « C’est un dossier à prendre très au sérieux puisque cela touche au marché du travail et aux relations de travail », ajoute M. Gosselin. La nomination a été faite à la suite d’un processus d’embauche mené par le comité exécutif de la Commission qui définit, entre autres, les orientatio­ns des services publics d’emploi-québec.

AVENIR

En tant que haut fonctionna­ire, Florent Francoeur est assujetti à un contrat avec le Secrétaria­t aux emplois supérieurs.

Le ministère devait également s’enquérir de la situation de ce côté avant de prendre une décision sur l’avenir de M. Francoeur.

« Les réponses devraient suivre bientôt », conclut Stéphane Gosselin. Sur une période de 20 ans, Florent Francoeur a eu des idylles avec cinq de ses employées, parfois au même moment, sans qu’elles le sachent, et sans en informer son conseil d’administra­tion. Devant le comité de discipline, il a reconnu s’être placé en situation de conflit d’intérêts par ses inconduite­s sexuelles.

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PHOTO COURTOISIE Florent Francoeur, haut fonctionna­ire

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