Le Journal de Quebec

DE RETOUR À LA CASE DÉPART

Après six ans, le CH devrait plutôt aspirer aux grands honneurs

- Jonathan Bernier l Jbernierjd­m jonathan.bernier @quebecorme­dia.com

« AU CAMP, J’AVAIS DIT QU’EN RESTANT EN SANTÉ, ON AURAIT UNE ÉQUIPE CAPABLE DE SE BATTRE AVEC LES ÉQUIPES DU MILIEU [DE PELOTON]. » – Marc Bergevin

À travers le message d’espoir qu’il a livré aux partisans lors de son bilan, les rumeurs de transactio­n concernant Max Pacioretty qu’il a refusé de commenter, sa transparen­ce à propos du rôle de Jonathan Drouin et son approche par rapport à la vie de directeur général du Canadien de Montréal, Marc Bergevin a laissé échapper une phrase qui a semblé passer inaperçue aux yeux de bien des observateu­rs.

« Au camp, j’avais dit qu’en restant en santé, on aurait une équipe capable de se battre avec les équipes du milieu [de peloton] », a-t-il répondu à l’auteur de ces lignes.

Cette honnête réponse à la question « As-tu surévalué ton équipe ? » révèle deux choses.

La première, c’est que Bergevin ne joue pas à l’autruche. Il est réaliste. Il sait que son équipe peut lutter pour une place dans les séries, ce qui aurait normalemen­t dû être le cas cette saison, mais il est conscient qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour rivaliser avec les puissances de la ligue.

Il a beau dire qu’« en séries, tout peut arriver », les miracles ne courent pas les rues. Surtout pas à Montréal où le dernier, portant le nom de Jaroslav Halak, a eu lieu au printemps de 2010.

D’ailleurs, depuis la présence du Canadien en finale de l’associatio­n de l’est, en mai 2014, le Canadien n’a pris part qu’à une seule série, contre ces mêmes Rangers, en avril dernier.

IDENTIQUE À 2011-2012

Ce qui nous amène à la seconde révélation : le Canadien fait du surplace. En fait, c’est à se demander s’il n’est pas revenu au point de départ, à celui où il se trouvait lorsque Geoff Molson a présenté Bergevin à la presse montréalai­se le 2 mai 2012.

Malgré trois saisons de 100 points et plus (et possibleme­nt une quatrième lors de celle écourtée par le lock-out), le Tricolore est en train de vivre un parcours similaire à celui de 2011-2012, la dernière de l’ère pré-bergevin.

Après 42 matchs, cet hiver-là, la troupe, alors dirigée par Randy Cunneywort­h, totalisait 39 points en vertu d’un dossier de 16-19-7. Elle occupait la 12e place à sept points d’une place en séries éliminatoi­res.

Au moment de quitter pour son congé d’une semaine, l’actuel Canadien présentait un dossier de 18-20-4. Ses 40 points lui conféraien­t la 14e place… à sept points de son billet pour la danse du printemps.

UN AVENIR UN PEU PLUS ROSE

Au moins, l’équipe actuelle semble, un peu, en meilleure position que celle qu’avait laissée Pierre Gauthier en héritage. Des 16 joueurs de 25 ans et moins qui formaient les rangs du Tricolore à cette époque, seulement six avaient un réel avenir (Emelin, Desharnais, Price, Pacioretty, Eller et Subban).

Un ratio similaire cette saison puisque huit des 14 joueurs du même groupe d’âge devraient connaître une belle carrière (Gallagher, Danault, Galchenyuk, Hudon, Lindgren, Lehkonen, Drouin et Mete).

C’est chez les 26 à 30 ans (le potentiel à court terme) que la différence est plus marquante. En 2011-2012, seulement deux des sept joueurs de cette tranche d’âge, Plekanec et Gorges, pouvaient faire partie des plans du Canadien.

Cette fois, ils sont six sur 11 à pouvoir prétendre à ce statut : Price, Petry, Byron, Alzner, Pacioretty, Shaw.

Néanmoins, force est d’admettre qu’après six ans, on serait en droit de s’attendre à une équipe qui aspire aux grands honneurs et pas seulement à une équipe qui peut se battre avec celles de milieu de peloton… lorsqu’elle est en santé.

C’est sans doute ce qui arrive lorsqu’on passe dans le vide plusieurs fois de suite au repêchage. Parlez-en au Rocket de Laval...

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