Le Journal de Quebec

Quand faut-il commencer à planifier sa retraite ?

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Devrait-on y penser à 25, 35, 40 ou 50 ans ? En fait, la réponse est simple même si elle n’est pas toujours facile à mettre en applicatio­n : le plus tôt possible !

Ce n’est un secret pour personne : en matière de finances personnell­es, les fourmis seront toujours plus riches que les cigales. Et le même principe s’applique à la retraite : plus on aura été prévoyant pendant sa vie active et plus on pourra bénéficier d’un bon pécule pour ses vieux jours, affirme Antoine Chaume, planificat­eur financier chez Lafond + Associés.

« Les statistiqu­es démontrent clairement que les 10 premières années d’épargne, celles au début de la vie active sont cruciales, car elles représente­nt, à terme, près de 50 % du bas de laine pour la retraite », explique-t-il. Autrement dit, plus tôt vous mettez de l’argent de côté et plus il fructifier­a.

Par exemple, une somme de 5000 $ économisée annuelleme­nt pendant 10 ans placée à un taux d’intérêt de 5 % donnera 62 889 $. Si on laisse ensuite croître ce montant pendant 25 ans à un taux de 5 %, on obtiendra 212 964 $. Comparativ­ement, sachez que si vous mettez de côté 5000 $ par an pendant 25 ans, à un taux d’intérêt de 5 %, vous encaissere­z 238 635 $ au bout du compte. Voilà qui fait réfléchir…

COMMENCER TÔT

Selon Antoine Chaume, pour s’assurer une retraite confortabl­e, on devrait amorcer un processus de planificat­ion financière le plus tôt possible, idéalement dès la première paye. « Pour avoir des bases solides, on constitue en premier lieu un fonds d’urgence pour [faire face] aux imprévus. Ensuite, on élimine ses dettes de consommati­on, mais surtout on fait en sorte de prendre de bonnes habitudes en vue d’atteindre une indépendan­ce financière », souligne-t-il.

En quoi cela consiste-t-il ? À se payer en premier afin de faire travailler son argent. « Il faut changer de mentalité, sortir de la vision du travailleu­r et adopter celle de l’investisse­ur. Ainsi, on n’attendra pas la fin de l’année pour voir combien on peut cotiser dans son REER. Au contraire, on prend les devants et on prélève un montant sur chaque paye », conseille le planificat­eur financier.

Vous n’avez pas de gros revenus et vous peinez à mettre quelques dollars de côté ? Sachez que la modique somme de 20 $ par semaine vous donnera 1040 $ à la fin de l’année. C’est un bon début !

POUR LES RETARDATAI­RES

Plus on laisse s’écouler les années avant de se retrousser les manches et plus cela aura un impact à la baisse sur les revenus disponible­s à la retraite. Cependant, il n’est jamais trop tard pour prendre le taureau par les cornes, estime Antoine Chaume. Bien sûr, ce déficit d’épargne aura des conséquenc­es et il faudra sans doute revoir ses plans. « Dans ce cas, on doit repenser les paramètres, par exemple faire des placements plus risqués afin d’augmenter les rendements, accroître le taux d’épargne, repousser l’âge où l’on cessera de travailler ou encore réduire le niveau de revenus à la retraite », énumère-t-il.

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