LES CÉGEPS VEULENT SE TENIR LOIN DU CANNABIS
Pas de consommation à l’intérieur, pas de distribution à proximité
Pour éviter d’inciter les jeunes à la consommation, la Fédération des cégeps veut que les points de vente de cannabis soient interdits à proximité des écoles, des cégeps et des universités.
Il s’agit d’une des recommandations contenues dans le mémoire que la Fédération présentera aujourd’hui en commission parlementaire, dont le Journal a obtenu copie.
« On est tous un peu inquiets du fait que la légalisation soit perçue comme une banalisation de l’usage, affirme son président-directeur général, Bernard Tremblay. Il y a un certain nombre d’éléments à mettre en place pour faire en sorte que le produit ne soit pas banalisé. C’est sûr que s’il y a un commerce en face d’un cégep, c’est quasiment une invitation à la consommation. »
NON À LA POSSESSION DE POT
Le projet de loi sur le cannabis, déposé par le gouvernement Couillard en novembre, prévoit que la consommation de cannabis sera interdite sur les terrains des cégeps et des universités.
La Fédération s’étonne toutefois que la possession de marijuana dans les établissements postsecondaires soit permise pour les étudiants majeurs et réclame plutôt l’interdiction complète pour tous les étudiants, quel que soit leur âge.
« La perspective de contrôler une partie de nos étudiants et pas l’autre devient extrêmement complexe », lance M. Tremblay. Au Québec, 24 % des cégépiens sont mineurs.
Une exception devrait toutefois s’appliquer pour les résidences, toujours dans les cas de possession, afin de permettre aux cégeps d’adopter leur propre régle- mentation à ce chapitre, selon leur réalité, soutient la Fédération.
MANQUE DE RESSOURCES
Les cégeps devront aussi s’assurer que les nouvelles règles entourant la légalisation du cannabis soient respectées, ce qui reste tout un défi puisque les établissements manquent de moyens, affirme M. Tremblay. « À partir du moment où on l’interdit, il faut le contrôler. On aura de nouvelles obligations, il faut être en mesure de les assumer et il y a un enjeu là présentement. »
La Fédération des cégeps est aussi préoccupée par les mesures de prévention à mettre en place et par les ressources à la disposition des étudiants qui pourraient développer des problèmes de consommation.
« Dans certains milieux, on a un seul intervenant psychosocial dans le cégep pour faire face à toutes les problématiques, illustre Bernard Tremblay. Présentement, soyons clairs : on n’a pas les ressources pour faire face à ça. »