Madrid menace de garder la Catalogne sous tutelle
MADRID | (AFP) Le chef du gouvernement espagnol a lancé hier un avertissement aux indépendantistes catalans, les prévenant que l’autonomie de leur région resterait suspendue dans le cas où Carles Puigdemont tenterait de gouverner depuis Bruxelles.
Devant des responsables de son parti réunis à Madrid, Mariano Rajoy a affirmé que le futur président de la Catalogne devrait « prendre ses fonctions », et le faire « physiquement », car « on ne peut pas prendre ses fonctions depuis Bruxelles ».
« S’il ne le fait pas, l’article 155 restera en vigueur », a-t-il déclaré, évoquant le passage de la Constitution qui a permis la mise sous tutelle de cette région du nordest du pays depuis le 27 octobre.
M. Rajoy avait eu recours à cet article pour destituer le gouvernement régional, dissoudre le parlement et convoquer des élections régionales, à peine quelques heures après le vote d’une déclaration d’indépendance par la chambre régionale, dominée par les séparatistes depuis 2015. Il avait cependant promis de lui rendre son autonomie dès que le nouveau gouvernement serait investi.
DEPUIS 1975
La mesure a été mal vécue par beaucoup de Catalans, très attachés au statut d’autonomie récupéré après la fin de la dictature de Francisco Franco, mort en 1975.
Le président destitué Carles Puigdemont, qui fait l’objet de poursuites, s’est lui déplacé à Bruxelles, d’où il a fait campagne en affirmant qu’en votant pour lui les Catalans partaient à la reconquête de leur dignité bafouée. Lors de ce scrutin, le camp indépendantiste a maintenu sa majorité, avec 70 voix sur 135.
M. Puigdemont souhaite être investi en présentant son programme aux députés par téléconférence, ou en faisant lire son discours par un autre élu de sa liste.