Faut-il vendre ou acheter en Bourse ?
Qu’est-ce qu’un fort « signal de vente » ? Dans le jargon boursier, cela annonce le moment d’empocher vos profits et de vendre le titre qui s’est apprécié significativement. Le signal peut venir d’une donnée économique, de l’annonce d’une poursuite civile ou de la déclaration d’un politicien ou d’un dirigeant d’une société importante.
Mais cela peut aussi venir des recommandations anodines formulées par des inconnus ou des membres de sa famille.
En 1929, Joseph, le père du président américain John F. Kennedy, a réussi à protéger sa fortune en vendant toutes ses actions cotées en Bourse quelques jours AVANT le krach historique. A-t-il eu un pressentiment, accès à des informations privilégiées, un flair exceptionnel ? Non. Monsieur Kennedy a eu sa révélation en écoutant son cireur de chaussures. Ce dernier n’avait pourtant fait que ce que des tas d’américains faisaient entre eux, soit de recommander chaudement leurs placements préférés à leur entourage.
Au même moment, Bernard Baruch, conseiller politique et financier américain, émit l’hypothèse que lorsque certains individus normalement peu intéressés ou enclins à investir ont la piqûre pour un secteur économique, ça sent la surchauffe. Il est temps de quitter le navire. Baruch parlait des chauffeurs de taxi, des cuisiniers et même des mendiants. Les bulles spéculatives réus- sissent en effet à rejoindre toutes les couches de la société. Même les analphabètes et les gens hyper endettés veulent leur part. Les promesses de richesse rapide se terminent mal la plupart du temps.
L’AMF S’EN MÊLE
Aux réflexions de Kennedy et de Baruch, nous pourrions ajouter qu’au 21e siècle, on peut obtenir un fort signal de vente lorsque des vedettes éphémères de la télé et des médias sociaux se mêlent de l’investissement.
Le Bitcoin attire son lot de spéculateurs et l’autorité des marchés financiers français a dû répliquer à Nabilla, une starlette de téléréalité du genre Occupation Double. La jeune femme de 25 ans se sert de ses comptes Snapchat et Facebook pour diriger ses admirateurs vers des plateformes et des conseils non encadrés sur les cryptomonnaies, dont le Bitcoin.
Dans ses vidéos publicitaires, elle cible les néophytes avec des phrases irresponsables comme « Vous pouvez y aller les yeux fermés… Il n’y a rien à perdre… c’est de l’argent que vous pouvez toujours récupérer… »
Dans une réplique sans précédent et adressée directement à la vedette via ses réseaux, L’AMF a déboulonné ses prétentions :
#Nabilla : « Le #Bitcoin c’est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l’écart ».
« QUAND VOTRE CIREUR DE CHAUSSURES A DES TUYAUX BOURSIERS POUR VOUS, LA POPULARITÉ DU MARCHÉ EST EXCESSIVE ET N’AUGURE RIEN DE BON » – Joseph Kennedy