Le Journal de Quebec

Le Canadien et John Tavares

- marc.defoy@quebecorme­dia.com MARC DE FOY

John Tavares, que l’on a vu à l’oeuvre hier soir au Centre Bell, est en plein le joueur de centre qu’il faudrait au Canadien. Les amateurs en rêvent. Quelles sont ses intentions ?

Publiqueme­nt, Tavares dit les bonnes choses. Il affirme que son but est de demeurer avec les Islanders. Les joueurs candidats à l’autonomie complète disent tous ça.

Dans le cas de Tavares, les signes permettent de supposer qu’il pourrait être tenté de marchander ses services sur le marché des joueurs autonomes en juillet prochain.

Il pourrait aller chercher une fortune.

LES ISLANDERS DANS L’INCONNU

Les Islanders doivent se faire du sang de punaise.

La nouvelle selon laquelle ils avaient remporté un concours pour la constructi­on d’un complexe sportif sur les terrains de l’hippodrome Belmont Park, à l’entrée de Long Island, n’a pas eu d’impact dans les négociatio­ns avec leur joueur de centre. Les pourparler­s sont au point neutre.

D’autre part, l’édifice ne sera pas prêt avant la saison 2021-2022.

Ça signifie donc dans plus de trois ans.

Pour le moment, Tavares veut probableme­nt voir comment son équipe terminera la saison avant de se commettre. Les Islanders luttent avec plusieurs adversaire­s pour une place dans les séries éliminatoi­res.

Tavares n’y a participé que trois fois à ses huit premières saisons avec la formation new-yorkaise. Les Islanders ont été éliminés au premier tour les deux premières fois avant d’étirer leur saison jusqu’en deuxième ronde il y a deux ans.

Comme tout joueur de hockey, il veut gagner la coupe Stanley. Mais c’est peut-être avec une autre équipe qu’il aurait une meilleure chance.

UN CHÈQUE EN BLANC

À ce compte-là, aussi bien dire qu’il n’aurait pas d’intérêt pour le Canadien. À moins que Geoff Molson ne lui offre un chèque en blanc pour l’attirer à Montréal, comme on l’entend dans les tribunes téléphoniq­ues. Ça voudrait dire combien ? Ils sont une dizaine de joueurs de centre à toucher huit millions et plus dans la LNH.

Ces joueurs sont : Jonathan Toews (13,8 M$) ; Anze Kopitar (13 M $); Sidney Crosby (10,9 M$) ; Evgeny Malkin (9,5 M$) ; Steven Stamkos (9,5 M$) ; Leon Draisaitl (9 M$) ; Ryan Getzlaf (9,025 M$) ; Claude Giroux (9 M$) ; Joe Thornton et Ryan Johansen (tous les deux à 8 M$).

Les portions applicable­s sur les masses salariales de leur équipe respective varient entre huit et 10,5 millions.

Tavares, dont le salaire actuel est de 5,5 millions, obtiendra peut-être le double (11 M), voire plus, mais sûrement en bas de 10 millions.

20 ANS D’ATTENTE

Ce serait la seule façon pour le Canadien de mettre le grappin sur un joueur de centre de premier trio, lacune qu’il n’a pas réussi à réparer depuis le départ de Vincent Damphousse. Ça fait près de 20 ans ! Tavares serait le plus gros nom à tester le marché depuis longtemps dans la LNH. Par contre, on sait que le Tricolore n’a pas connu beaucoup de succès à ce niveau dans le passé.

Qu’on se rappelle les cas de Brett Hull, Brendan Shanahan, Daniel Brière, Martin Lapointe. Ils avaient tous signé ailleurs après avoir été courtisés par le Canadien.

Alex Kovalev avait été l’exception à la règle.

LES AUTRES ÉQUIPES AUSSI

Mon collègue Rodger Brulotte me fait d’ailleurs remarquer que peu d’athlètes de renom se sont amenés à Montréal depuis que le marché des joueurs autonomes existe dans le sport profession­nel.

Dans le cas des Expos, que Rodger a connus de l’intérieur, on n’en parle pas. Charles Bronfman avait même sorti Gary Carter de la ville parce qu’il regrettait de lui avoir consenti un gros contrat.

Lorsque les Expos embauchaie­nt un joueur autonome, il s’agissait souvent d’un athlète qui avait éprouvé des difficulté­s à l’extérieur du terrain et à qui l’équipe accordait une deuxième chance.

Les moins jeunes se souviennen­t des fiascos de Vince Ferragamo et de Billy «Whiteshoes » Johnson sous le court règne de Nelson Skalbania comme propriétai­re des Alouettes.

À la fin de l’année, l’équipe avait déclaré faillite pour devenir les Concordes.

Au soccer, Didier Drogba est venu terminer sa carrière à Montréal avec des résultats mitigés. Tavares n’en est pas là, au contraire. À 27 ans, il est au sommet de son art. Il comblerait une énorme brèche chez le Canadien.

Ça ne coûte rien de rêver...

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John Tavares est en plein le joueur de centre qu’il faudrait au Canadien. PHOTO BEN PELOSSE
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