Le Journal de Quebec

Épuisés et à bout de patience

Plusieurs en ont contre l’interdicti­on des autorités d’aller constater les dommages à leur résidence

- CATHERINE BOUCHARD ET PIERRE-PAUL BIRON

La très difficile épreuve que vivent les sinistrés de la rivière Saint-charles commence à aiguiser la patience de plusieurs d’entre eux. Quatre jours après le coup d’eau de samedi, la plupart avaient les nerfs à vif et ne souhaitaie­nt qu’entrer dans leur résidence inondée.

La grande majorité des sinistrés n’avaient toujours pas pu constater l’ampleur des dégâts hier, soit quatre jours après l’évacuation de samedi. Comme plusieurs voisins, Hasni Monji vit des heures de grande angoisse.

« Je ne connais pas la gravité de l’inondation, quelle hauteur, si mes tuyaux sont pétés et si l’eau a été coupée », se désole l’homme, qui n’a aucune idée du moment où il pourra constater les dégâts. « Aujourd’hui, demain, après-demain, dans deux jours ou dans trois jours ? Dès que tout sera libéré, ils vont nous donner le okay », poursuit-il.

Au coin de la rue Chevalier et de l’avenue Saint-léandre, hier après-midi, l’impatience gagnait plusieurs sinistrés qui se butaient au barrage policier. Alors que l’un d’eux a quitté les lieux en faisant déraper les pneus de son véhicule, d’autres ont laissé tomber quelques blasphèmes.

Une autre résidente était émotive après avoir appris qu’elle ne pouvait toujours pas accéder à son logement. « J’avais entreposé tout ce que j’avais hérité de mes parents dans le sous-sol. C’est sûr que j’ai tout perdu », confiait la dame en tâchant de refouler un sanglot. « On ne sait rien. Ils ne veulent même pas qu’on aille voir. C’est difficile », soupirait-elle.

TOURNÉE DES RÉSIDENCES

Expliquant ce refus pour assurer la sécurité des citoyens, un porte-parole du Service de police de la Ville de Québec a tout de même précisé en fin de journée que des équipes allaient faire une tournée des résidences en soirée hier.

« Des vérificati­ons vont être faites avec divers experts comme des plombiers, des électricie­ns et des pompiers qui vont regarder les bâtiments pour voir ce qui peut être fait », explique Étienne Doyon.

L’opération a notamment permis de sauver un chaton qui était coincé depuis trois jours dans un appartemen­t. Sa propriétai­re était extrêmemen­t émue au moment de récupérer l’animal.

« Il était dans un sous-sol inondé presque jusqu’au plafond. Il a monté sur une étagère et les gens l’ont entendu miauler en s’approchant de l’immeuble », raconte la chef des services psychosoci­aux du CIUSSS Capitale-nationale, Sylvie Lajoie, témoin de ce moment de chaleur humaine précieux à travers la mer de glace qui paralyse le secteur.

50 000 $ DÉJÀ DISTRIBUÉS

Malgré l’impatience de pouvoir constater les dégâts dans leur résidence, des sinistrés ont déjà pu compter sur l’aide financière du gouverneme­nt. Le député provincial du secteur, Patrick Huot, a confirmé que des sommes d’urgence avaient déjà été transférée­s à une trentaine de citoyens.

« Une trentaine de rencontres ont eu lieu avec des sinistrés et un peu plus de 50000 $ ont déjà été avancés à ces gens-là pour des logements temporaire­s, des vêtements et autres », a souligné le député libéral, précisant que l’aide à long terme pour les rénovation­s s’organisait aussi. « Comme député, mon rôle sera de m’assurer qu’on suit les promesses faites par le ministère de la Sécurité publique à ce sujet. »

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