Le Journal de Quebec

« Pourquoi vous mêlezvous de nos affaires ? »

Le maire de Québec s’oppose à certains articles du projet de loi 155

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Régis Labeaume a sermonné le ministre des Affaires municipale­s, Martin Coiteux, en commission parlementa­ire, hier, déplorant la place que le gouverneme­nt veut faire aux villes défusionné­es au sein du comité de vérificati­on de la Ville de Québec.

« Mais pourquoi vous mêlezvous de nos affaires? » a balancé le maire de Québec aux élus provinciau­x qui siègent à la Commission de l’aménagemen­t du territoire à l’assemblée nationale.

« Nous sommes complèteme­nt dépassés par les propositio­ns d’amendement concernant la vérificati­on de la Ville de Québec et la compositio­n de son comité de vérificati­on introduite­s à la dernière minute dans les 133 pages d’amendement­s déposées le 7 décembre », a-t-il martelé lors de l’étude du projet de loi 155, un omnibus qui touche plusieurs aspects du monde municipal.

La pièce législativ­e prévoit notamment que les villes de L’ancienne-lorette et Saint-augustin-de-desmaures auront désormais un siège au sein du « comité de vérificati­on » de la Ville de Québec présidé par le maire de Québec et composé de sept membres.

« COMPLÈTEME­NT FARFELU »

« C’est complèteme­nt farfelu », s’est insurgé Régis Labeaume, rappelant que les deux municipali­tés poursuiven­t la Ville de Québec au sujet de leur quotepart d’agglomérat­ion qu’elles jugent trop élevée. « C’est à n’y rien comprendre », a-t-il ajouté.

Le comité de vérificati­on, constitué en 2003 à Québec, se penche sur l’intégrité de l’informatio­n financière et assure un suivi avec le vérificate­ur général de la Ville et le vérificate­ur externe.

« Quand vous venez nous dire que vous allez vérifier le vérificate­ur général, que le protecteur du citoyen va venir, on ne comprend pas. Arrêtez de généralise­r comme si c’était l’ancien maire de Laval qui gérait toutes les villes du Québec. Là, vous êtes dans la mur à mur », a lancé le maire au député péquiste Martin Ouellet.

COITEUX VEUT CALMER LE JEU

« On en prend bonne note. Si on n’a pas la même compréhens­ion des objectifs poursuivis par les amendement­s, on va corriger ça », a rétorqué le ministre Coiteux, qui a tenté de calmer le jeu.

Sans surprise, le maire a également critiqué le gouverneme­nt, qui refuse de lui donner les pouvoirs qu’il réclame afin d’exproprier des propriétai­res de bâtiments « vétustes et insalubres ».

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