Québec sur son erre d’aller en 2018
Les perspectives pour la nouvelle année sont positives, selon un panel d’experts
Portées par des profits qui atteignent des sommets inégalés, les entreprises amorcent l’année 2018 avec confiance, malgré les incertitudes liées au renouvellement de L’ALENA.
Prenant part à un panel sur les perspectives provinciales et régionales pour 2018, les experts ont porté, hier, un regard positif sur les mois à venir lors d’un événement soulignant la rentrée économique présenté au Centre Vidéotron, à Québec.
« Ça fait 30 ans que je suis dans le métier et je n’ai jamais vu une performance économique aussi forte au Québec. Lorsqu’on cumule les profits de l’ensemble des entreprises, on obtient le double de ce qu’on avait au moment de la crise en 2008 », a affirmé Stéphane Achard, premier vice-président, Services aux entreprises, Canada et International, pour la Banque Nationale.
Malgré les profits enregistrés et les taux d’intérêt qui demeurent avantageux, les entreprises n’investissent pas suffisamment dans de nouveaux projets, estime de son côté Jean-pierre Lessard, associé chez Aviseo Conseil. « On parle d’une baisse de 5 % annuellement en moyenne depuis 10 ans. C’est un peu inquiétant. Pourtant, tous les signaux sont là. Ça ne devrait pas être si difficile d’emprunter », a-t-il dit.
L’une des menaces les plus importantes, selon Mario Dumont, animateur à LCN, reste la possibilité que les États-unis se retirent carrément de L’ALENA.
« C’est notre principal partenaire économique qui est devenu totalement imprévisible », a exprimé Antoine Robitaille, chef du Bureau d’enquête pour Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal.
APPUI AU TRAMWAY
Sur le plan régional, les panélistes voient d’un bon oeil le retour du projet de tramway à Québec. Le SRB n’étant rien d’autre qu’un « projet d’autobus avec les roues cachées ». « On a perdu 10 ans. Il y a une conjoncture actuellement. Je ne sais pas si l’on peut la saisir, mais les planètes sont alignées pour qu’il y ait un projet », a ajouté Antoine Robitaille.
L’emploi et la mobilité seront au centre de l’attention en 2018. D’ailleurs, M. Achard prévient que la région de Québec pourrait « frapper un mur » si l’augmentation de la population, incluant l’immigration, n’arrive pas à répondre aux besoins de main-d’oeuvre.
« Une entreprise doit avoir une stratégie de maind’oeuvre au même titre qu’elle a une stratégie de marketing. C’est inévitable en 2018 », a affirmé Mario Dumont.
L’impôt sur le revenu est un réel problème au Québec, a ajouté l’animateur, surtout quand le « prix à payer » pour travailler devient plus élevé que les avantages que l’on en retire.