Le Journal de Quebec

À Ottawa d’agir, dit Google

- PHILIPPE ORFALI

Google commencera à verser taxes et impôts pour ses revenus publicitai­res au Canada le jour où le gouverneme­nt fédéral lui demandera de le faire, a laissé entendre hier la directrice générale au Québec de Google, Marie-josée Lamothe.

Puisque les géants étrangers comme Facebook, Amazon et Google n’ont pas l’obligation de facturer la taxe de vente sur les publicités qu’elles vendent, les gouverneme­nts se trouvent privés chaque année de centaines de millions de dollars en recettes fiscales.

Selon la fiscaliste Marwah Rizqy, pour Google, cette somme s’élèverait à 460 M$, et ce uniquement pour l’année dernière.

Avec Facebook, cela totalisera­it au minimum 700 M$, selon ses calculs.

GOOGLE PRÊT À PAYER

Or, Google respecte toutes les lois canadienne­s actuelles, a souligné sa directrice générale pour le Québec, en entrevue au Journal.

« Ce n’est pas à nous [d’agir]. Nous on va continuer à suivre les lois. Si le gouverneme­nt du Canada les change, on va les suivre », a-t-elle indiqué.

C’est donc à Ottawa d’intervenir pour récupérer les centaines de millions de dollars qui lui échappent chaque année.

Ancienne candidate libérale, Mme Rizqy partage ce point de vue. Elle rappelle qu’elle avait fait de l’équité fiscale son cheval de bataille alors qu’elle tentait de se faire élire au sein de l’équipe de Justin Trudeau.

Depuis, les libéraux semblent avoir délaissé cette priorité, a-t-elle ajouté.

Une porte-parole du ministre des Finances Bill Morneau affirme le contraire. « Nous examinons régulièrem­ent le régime fiscal afin de nous assurer qu’il est équitable et efficace. »

Lorsque des gouverneme­nts étrangers ont entrepris de mettre fin à des échappatoi­res fiscales, Google et Facebook se sont presque toujours conformés à la législatio­n locale, réplique Mme Rizqy. Elle ne s’explique donc pas cette inaction d’ottawa.

Contrairem­ent à Google, Facebook s’est par ailleurs récemment engagé à commencer à payer de l’impôt au pays, plutôt que de faire transiter ses revenus canadiens par l’irlande, où le taux d’imposition est nettement inférieur.

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