Le Journal de Quebec

Ungrandpas vers l’avant

- FRÉDÉRIC MERCIER

Le Cadillac SRX est mort. C’est maintenant le XT5 qui défend les couleurs de Cadillac dans le créneau des VUS compacts de luxe. Sauf que la recette a très peu changé.

On aurait pu croire que Cadillac aurait donné tout ce qu’elle a dans le ventre pour la remise à neuf de ce modèle. Après tout, les VUS de ce gabarit se vendent comme des petits pains chauds. Parlez-en aux vendeurs de chez Audi. C’est en grande partie grâce au Q5 qu’ils mettent du pain sur leur table.

Chez Cadillac, toutefois, on a été étonnammen­t conservate­ur dans le développem­ent du XT5. Certes, on a quelque peu changé son design pour le différenci­er du SRX. On a aussi adopté une transmissi­on automatiqu­e à huit rapports, question d’améliorer la consommati­on d’essence.

Malgré tout, le Cadillac XT5 n’a rien pour se démarquer réellement, surtout dans un marché où les gros joueurs allemands proposent des véhicules au comporteme­nt routier dynamique et au style nettement plus audacieux.

UN V6 QUI DÉTONNE

Contrairem­ent à la majorité de ses concurrent­s, le Cadillac XT5 fait fi de la mode des petits moteurs turbo et continue de faire appel à son éternel V6 de 3,6 litres. Le même qui animait d’ailleurs le SRX.

Mis à part pour une poignée de puristes allergique­s aux turbos, l’utilisatio­n d’un V6 sous le capot du XT5 n’a rien de bien réjouissan­t. On va chercher une bonne puissance brute de 310 chevaux, c’est vrai, mais on accuse aussi par le fait même une consommati­on de carburant ridiculeme­nt élevée.

Avec le rouage intégral, offert en option, les cotes de consommati­on sont annoncées à 12,1 L/100 km en ville et à 8,6 L/100 km sur route.

Sur l’autoroute, ça va. Le V6 tourne sans effort et ne consomme pas davantage que le ferait un moteur à quatre cylindres, ou à peine. Si vous avez beaucoup de déplacemen­ts urbains à effectuer, toutefois, ça se gâte. Durant ma semaine d’essai, la majorité de mes trajets se faisaient justement en ville, et mon portefeuil­le y a goûté. Au moment de rapporter le véhicule chez le concession­naire, l’ordinateur de bord du véhicule affichait une consommati­on de 16,8 L/100 km. Les températur­es glaciales du début du mois de janvier n’ont pas aidé, mais ça demeure beaucoup trop élevé, peu importe la météo.

Si Cadillac tient à garder un V6 dans l’équation, aucun problème avec ça. Mais pourquoi ne pas aussi offrir un modèle plus économique avec un moteur à quatre cylindres turbocompr­essé ? Ce ne serait pourtant pas un gros défi. Les berlines ATS, CTS et CT6 font déjà appel à un moteur turbo de 2,0 litres qui ferait très bien l’affaire avec le XT5. Cadillac a déjà tous les ingrédient­s dans sa cour. Ne reste qu’à appliquer la recette.

SUR LA ROUTE

Cadillac a fait des pas de géant dans la qualité de finition de ses produits au cours de la dernière décennie, et le XT5 en est un excellent exemple. La qualité des matériaux inspire le luxe, et on ne s’attend à rien de moins d’un produit Cadillac.

La seule ombre au tableau vient des commandes tactiles, qui sont utilisées pour régler des fonctionna­lités aussi bêtes que le volume de la radio ou certains contrôles de la climatisat­ion. Pour le reste, difficile de se plaindre à bord du XT5.

Faut dire que la version mise à l’essai, la Platinum, était équipée au bouchon. Malgré un prix de base annoncé à 44 125 $, notre XT5 valait plutôt la modique somme de 73 805 $. Ça commence à faire cher, pour un VUS compact.

Confortabl­e, le XT5 impression­ne par une suspension très souple et une insonorisa­tion qui frise la perfection. Pour ce qui est du confort, c’est réussi. Si,

toutefois, vous êtes à la recherche d’un véhicule au comporteme­nt dynamique, passez votre tour. Allez faire un tour chez BMW ou chez Audi, vous y trouverez davantage votre compte.

Dans la neige, le rouage intégral de Cadillac se faufile n’importe où sans tracas. On a toutefois eu toute une surprise en réalisant qu’au lieu de proposer un système à quatre roues motrices intelligen­t qui s’active automatiqu­ement quand c’est nécessaire, Cadillac opte plutôt pour un système qui doit être mis en marche par le conducteur.

Vous devez donc vous-même passer en mode « AWD » pour activer les quatre roues motrices, et surtout penser à le désactiver quand vous n’en avez pas besoin, question de donner une chance à la consommati­on d’essence. Ça pourrait plaire à certains, mais pour un véhicule de cette stature, on devrait proposer un rouage intégral intelligen­t. C’est le genre de commodité dont même un Honda CR-V est équipé.

BREF

Le Cadillac XT5 représente un beau pas en avant pour la prestigieu­se marque américaine. Sauf que dans un marché aussi contingent­é, on aurait aimé voir Cadillac innover davantage. Mettre le paquet pour séduire les nombreux consommate­urs intéressés par ce genre de véhicule.

Parions que le constructe­ur n’a pas dit son dernier mot.

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